Dossier n°12273 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Louis Guilhem

Année de nomination : 2012
Date de naissance : 06/01/1904
Date de décès : 30/01/1976
Profession : Ouvrier municipal

Hélène (Milles) Guilhem

Année de nomination : 2012
Date de naissance : 14/03/1909
Date de décès : 24/09/1996
Profession : Femme de ménage
    Localisation Ville : Alzonne (11170)
    Département : Aude
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Moshe et Esther Karger étaient originaires de Pologne et avaient émigré en France où ils s’étaient installés en 1936 à Carcassonne dans le département de l’Aude. Leur fille Elyane et leur fils Benjamin y étaient nés.

    Les Allemands occupèrent le sud de la France en novembre 1942 et le propriétaire de l’appartement des Karger les prévint d’une rafle imminente. Moshe réussit à s’enfuir en Espagne où il fut emprisonné jusqu’à la fin de la guerre.

    Esther trouva une cachette dans le grenier appartenant à leurs anciens voisins, Achille et Alphonsine Henry. C’était difficile de garder les enfants dans le grenier et de les occuper toute la journée. C’est pourquoi ils furent placés à la campagne chez Louis et Hélène Guilhem, des fermiers qui habitaient avec leur fille Denise et la mère de Louis à Alzonne dans le département de l’Aude. Ils gardèrent Elyane et Benjamin Karger de décembre 1942 jusqu’à la libération de la région durant l’été 1944.

    Durant leur séjour, deux officiers allemands arrivèrent un jour à la ferme. Denise Guilhem, qui était adolescente à cette époque, affirma que Benjamin avait contracté la rougeole et elle leur fit peur au point qu’ils repartirent immédiatement. Denise se rendit à plusieurs reprises à Carcassonne pour donner des nouvelles de ses enfants à Madame Karger. Pour pouvoir nourrir ces bouches supplémentaires, Hélène faisait des ménages dans la région contre de la nourriture. Bien que les villageois sachent que les enfants habitant chez les Guilhem étaient juifs, personne ne les dénonça.

    Après la Libération, Moshe Karger rejoignit sa femme à Carcassonne. Les Guilhem ramenèrent les enfants chez leurs parents. Quand Madame Karger demanda à Benjamin d’embrasser son père, le gamin embrassa Louis Guilhem en disant que c’était son père.

    Le 25 janvier 2012, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Monsieur Louis Guilhem et à son épouse Madame Hélène Guilhem ainsi qu’à Monsieur Achille Henry et à son épouse Madame Alphonsine Henry, le titre de Justes parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse – l’Indépendant 06/11/2012
    Invitation cérémonie Guilhem

    Articles annexes




    Mis à jour il y a 3 mois.