Dossier n°12516 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Coralie Clémence Beluse

Année de nomination : 2013
Date de naissance : 17/09/1888
Date de décès : 28/09/1963
Profession : Directrice de l’orphelinat « Accueil Familial »
    Localisation Ville : Orléans (45000)
    Département : Loiret
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    Samuel était originaire de Czestochowa en Pologne. Il avait rencontré sa femme Cheina à Paris dans les années 1930 et ils s’étaient mariés. Ils avaient deux enfants, Marcel né en 1932 et Jacqueline née en 1935. Ils habitaient à Paris dans le 10ème arrondissement. Le 16 juillet 1942, la famille est arrêtée. Samuel, Cheina et leurs enfants Michel et Jacqueline sont conduits au Vélodrome d’Hiver. Le 18 juillet, un appel par haut-parleur est lancé pour annoncer une permanence médicale. Immédiatement la mère prend ses deux enfants et dit au médecin que Jacqueline et Marcel ont la scarlatine et qu’il faut les évacuer sur le champ. Les deux enfants sont envoyés à l’hôpital Rothschild. Ils n’ont pas eu le temps de dire au revoir à leur père.

    Samuel et Cheina Weltman sont transférés au camp de Beaune la Rolande et déportés le 5 août 1942 par le convoi N° 15 pour Auschwitz où ils sont assassinés. Le 18 juillet 1942, Marcel et Jacqueline sont conduits en ambulance à l’hôpital Rothschild jusqu’à fin août 1942 puis sont transférés à l’Orphelinat Rothschild. Marcel est envoyé au centre de l’UGIF de la rue Lamarck à Paris et Jacqueline est envoyée au centre du l’UGIF de la rue Guy Patin. Les deux enfants sont scolarisés dans le même groupe scolaire et peuvent se voir chaque jour car une grille sépare la cour de l’école des garçons de celle des filles.

    Le 9 mars 1943, Jacqueline est placée par l’UGIF à l’orphelinat « L’Accueil Familial » de la rue du Poirier à Orléans. Deux autres fillettes, Odette et Berthe Kibel suivent le même chemin jusqu’à Orléans. Jacqueline pense que Mademoiselle Coralie Beluse savait qui elle était, puisque la première chose qu’elle a faite, a été de mettre à la cave son manteau orné de « l’étoile ». Elle suppose que le personnel de service savait aussi. A son arrivée à Orléans, le jour de Mardi Gras, Mademoiselle Beluse lui a dit qu’elle ne devait jamais dire son nom, ne pas s’approcher du poste de radio au réfectoire, ni lire le journal.

    Jacqueline Weltman quitte l’orphelinat début juillet 1945 sans avoir pu dire au revoir à qui que ce soit, à l’exception de Mademoiselle Beluse. Une convoyeuse, Madame Verdier l’emmène en train vers Chartres où était caché son frère Maurice dont elle n’avait pas eu de nouvelles depuis leur séparation en mars 1943. Longtemps après, Jacqueline a appris que l’organisation qui s’était occupée d’elle avec dévouement et courage était « l’Entraide Temporaire », Madame Denise Milhaud et son mari, le Docteur Fred Milhaud étant le responsable de cette structure. Après divers placements, les enfants Weltman sont adoptés par Monsieur Aron.

    Le 5 février 2013, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Mademoiselle Coralie Beluse le titre de Juste parmi les Nations.

    Article de presse Article de presse
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie

    Articles annexes