Les Justes
Rachel (Picaud) Lamargie
Année de nomination : 2015Date de naissance : 20/06/1898
Date de décès : 20/10/1971
Profession : Sans profession
Jean Lamargie
Année de nomination : 2015Date de naissance : 23/08/1892
Date de décès : 24/12/1946
Profession : Plombier Zingueur
Département : Dordogne
Région : Nouvelle-Aquitaine
Personnes sauvées
Lieu porteur de mémoire
Cérémonies
L'histoire
Rachel et Jean LAMARGIE
Abraham Wecksler est né en 1901 à Witkow-Novy en Pologne. Il arrive en France au milieu des années 1920 et devient fourreur. Sa femme, Irène Rottman Wecksler, est née en 1909 en Hongrie et aide son mari dans son travail d’artisan fourreur à domicile. Liliane naît en 1933 et Jean en 1937 à Paris. La famille habite au 9 rue Charlot dans le 3ème arrondissement. Elle quitte Paris pendant l’exode de 1940 et part se réfugier en Dordogne, à Thiviers, qui se trouve encore en zone libre. Abraham, comme tous ses coreligionnaires, voit ses biens confisqués par un décret du Maréchal Pétain et n’a pas le droit de retirer ses économies de la banque. Il se retrouve donc sans ressources et sans travail. Il entre alors en Résistance en Dordogne ; sa connaissance de la langue allemande s’avère très utile pour renseigner le réseau et interroger les Allemands faits prisonniers par la Résistance. À la suite d’une dénonciation, Abraham est arrêté en 1943 et sévèrement torturé par la Gestapo, mais parvient à leur échapper. Quant à Irène, qui parle très mal le français, elle travaille dans une ferme sans aucun salaire, uniquement pour le gîte et le couvert, malgré les conditions abusives de ce dur labeur.
Les Lamargie habitent au 10 avenue Jean Chateaureynaud, dans le village de Sorges, à quelques kilomètres de Thiviers. Ce petit bourg composé de quelques maisons pauvres abrite des paysans, pour la plupart très peu instruits. Par leur silence, ils contribuent au sauvetage des enfants. Jean Lamargie est plombier-zingueur, mais il ne travaille pratiquement plus car il a été blessé pendant la Première Guerre mondiale. Il possède un modeste atelier d’artisan ferblantier. Son épouse Rachel est sans profession. Les enfants Wecksler, Liliane (7 ans) et Jean (3 ans), sont confiés à ce couple sans enfant. Ils sont immédiatement inscrits sous le nom de Lamargie à l’école de Sorges ainsi qu’au catéchisme. Ils sont élevés comme s’ils avaient toujours été les enfants du couple, comme s’ils avaient toujours appartenu au village. Les habitants étaient tous au courant de leur présence, mais aucun ne les a dénoncés. Liliane et Jean résident chez les Lamargie jusqu’à la Libération. Pour des raisons de sécurité, leurs parents ne les ont quasiment pas vus pendant cette période.
Les Lamargie agissaient par altruisme. Ces braves gens avaient beaucoup d’amour à donner et ils ont chéri les deux enfants Wecksler de la manière la plus désintéressée qui soit.
À la Libération, les parents Wecksler viennent rechercher leurs enfants et la famille retrouve son appartement à Paris. Les contacts chaleureux et reconnaissants avec Rachel Lamargie, devenue veuve en 1946, se sont poursuivis bien après la guerre. Rachel Lamargie est venue à Paris assister au mariage de Liliane Wecksler.
Le 26 mai 2015, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah – a décerné à Jean Lamargie et à son épouse Rachel le titre de Justes parmi les Nations.
Jean et Rachel LAMARGIE
Documents annexes
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