Les Justes
Année de nomination : 2018André Quatreville
Année de nomination : 2018Date de naissance : 18/06/1897
Date de décès : 14/12/1957
Profession : Facteur auxiliaire
Léa (Millet) Quatreville
Année de nomination : 2018Date de naissance : 12/06/1903
Date de décès : 24/05/1993
Profession : Receveuse des PTT
Département : Ardennes
Région : Grand-Est
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire
André & Léa Quatreville
Hershel et Rajzel Rozencwajg habitent à Paris avec leurs deux enfants Charlotte née en 1932 et Max-Henri né en 1938. Dès le début de la guerre, les Rozencwajg décident de se cacher.
Avant la guerre Charlotte et son frère avaient l’habitude d’aller dans un centre pour enfants dirigé par Madame Perrond. En 1941 ils y passent quelques semaines, puis se réfugient dans un couvent de nonnes « Bon du Pasteur ». Charlotte est placée au jardin d’enfants et sa mère et son frère dans une maison voisine ou ils s’installent dans une chambre à l’étage. Plus tard, ils changent d’endroit et sont reçus par Madame Rolland. Pendant cette période Hershel Rozencwajg se cache dans différents endroits et lui aussi se retrouve chez Madame Rolland où il reste plusieurs semaines.
Puis les enfants sont envoyés dans un orphelinat rue Lamarck où se trouvaient d’autres enfants dont les parents avaient été arrêtés. Ils y restent en septembre et octobre 1942. En août 1942, Max-Henri tombe malade et est envoyé à l’hôpital, il a la scarlatine. Charlotte reste seule à l’orphelinat. Le jour de la visite des parents, les Allemands sont présents, les arrêtent et les envoient à Drancy. Ils sont déportés à Auschwitz le 31 août 1942 par le convoi N° 26. Rajzel Rozencwajg ne reviendra pas. Le père réussit à sauter du camion qui l’emmène vers le train. Il est de nouveau arrêté, s’enfuit encore une fois et intègrera la Résistance jusqu’à la fin de la guerre.
Charlotte est reprise par une femme juive d’origine roumaine qui accueillait plusieurs enfants dans son appartement à Paris. Charlotte crée des liens affectifs avec la concierge qui lui raconte que ce n’est pas clair ce qu’il advient des enfants récupérés par cette dame car ils disparaissent après un certain temps. Il s’est avéré par la suite que cette femme livrait les enfants aux Allemands contre paiement. Charlotte, qui comprend le Yiddish car c’est la langue parlée à la maison, surprend une conversation entre la femme et un soldat allemand qui dit qu’elle sera livrée pour être envoyée dans les camps. Elle raconte la conversation à la concierge et possède les coordonnées de Madame Rolland que sa mère lui avait confiée en lui disant qu’en cas de danger, Charlotte la contacte. La concierge appelle immédiatement Madame Rolland qui lui donne les coordonnées d’une femme juive nommé Elazar. Celle-ci vient aussitôt et emmène Charlotte chez elle. Elle y reste un an, de septembre 1942 à septembre 1943. Puis le père de Charlotte lui trouve une autre cachette. Son frère Max Henri, au sortir de l’hôpital est envoyé dans une famille et y restera jusqu’à la fin de la guerre, mais ses conditions de vie seront très difficiles.
Charlotte avec l’aide de son père engage un périple qui consiste d’abord à se cacher dans un camion de livraison de pâtes. Puis elle prend le train qui l’emmène vers l’est de la France où elle est recueillie par les Quatreville dans leur commune de Beaumont en Argonne. Les Quatreville y possèdent une boutique et gèrent le bureau de la poste. Charlotte y restera jusqu’à la fin de la guerre. En raison du danger, Charlotte est restée cachée pendant neuf mois dans la cave de la maison. Ginette, la fille ainée des Quatreville qui avait 18 ans lui apportait à manger et vidait son seau. La grand-mère descendait à la cave pour lui tenir compagnie afin qu’elle se sente moins seule. Un jour, Charlotte réussit à échapper à la Gestapo quand ils viennent arrêter une amie de Ginette qui était dans la maison. A la fin de la guerre, Charlotte quitte enfin la cave. Elle n’avait pas vu la lumière du jour depuis des mois. Elle a 13 ans. Elle reste encore quelque temps chez les Rolland après la guerre jusqu’à que son père revienne la chercher et l’emmène dans un lieu où ils peuvent vivre tous les deux.
Le 27 mars 2018, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur André Quatreville et à son épouse Madame Léa Quatreville.
Documents annexes
Invitation cérémonie 9 septembre 2019 16:40:35 | |
Article de presse 11 avril 2019 08:48:03 |