Dossier n°13642 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2018

Jean-Marie Arquié

Année de nomination : 2018
Date de naissance : 03/05/1889
Date de décès : 08/01/1968
Profession : Directeur d’école

Jeanne Arquié Martel

Année de nomination : 2018
Date de naissance : 05/12/1889
Date de décès : 26/10/1979
Profession : Institutrice à la retraite
    Localisation Ville : Beaumont-de-Lomagne (82500)
    Département : Tarn-et-Garonne
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Jeanne et Jean-Marie Arquiè en 1913
    Melech Fajnzang et son épouse Ides sont tous les deux originaires de Pologne. Ils ont eu trois enfants. L’aînée Esther est décédée très jeune. Jules est né en 1922 et Joseph en 1924. Après avoir émigré en Palestine, ils sont partis s’installer en Belgique. La famille était religieuse et vivait modestement à Anvers. Trois autres enfants naissent : Henri en 1928, Daniel en 1929 et Suzette en 1930.

    En mai 1940, quand la Belgique est envahie par les troupes allemandes, toute la famille s’enfuit vers le sud de la France. Après dix jours de voyage dans des conditions pénibles et harassantes, ils s’arrêtent à Moissac dans le département du Tarn-et-Garonne. Puis ils sont transférés à Lizac. Sur place, ils sont accueillis par un paysan du nom de Mességuet qui met à leur disponibilité une maison mais sans eau ni électricité. Cette maison pouvait accueillir jusqu’à sept personnes. Les plus jeunes enfants sont à l’école élémentaire. Les enseignants sont antisémites, humilient et maltraitent les enfants. A leur grand regret, les parents Fajnzang décident de s’en séparer et de les mettre dans la maison d’enfants à Moissac. Ainsi, Henri, Daniel et Suzette y resteront jusqu’en 1943, année des premières arrestations à Moissac. En novembre 1943, les enfants sont dispersés dans différentes cachettes chez des paysans et des pensions catholiques. Ils doivent changer leurs noms pour de fausses identités.

    En 1942, les autres membres de la famille sont arrêtés et envoyés au camp de Septfonds puis à Drancy. Melech Fajnzang est déporté à Auschwitz par le convoi N° 30 où il sera assassiné. Le fils Jules part par le convoi N° 25 et parviendra à survivre après les marches de la mort. Joseph s’enfuit de Septfonds. Il est de nouveau attrapé et envoyé au camp de Gurs dont il parvient aussi à s’échapper et rejoint le mouvement MOI et survit. Après l’arrestation de son mari et de ses deux garçons, Ides Fajnzang reste avec ses trois plus jeunes enfants quand ils sont envoyés à Moissac. Elle aussi est arrêtée et envoyée à Drancy d’où elle est déportée par le convoi N° 30. Elle ne reviendra pas.

    Suzette Fajnzang est à Moissac. Quand les enfants sont dispersés, elle est envoyée au couvent dans la commune de Beaumont de Lomagne en septembre 1943. Elle devient Marie-Suzanne Floret. Elle y rencontre deux autres jeunes filles juives Erna Ulmer et Rachel Raichman. La vie au couvent est très dure jusqu’au jour où arrive une assistante sociale de l’OSE (Œuvre de Secours aux Enfants) qui les envoie dans une école catholique où elles sont pensionnaires. En revanche, elles continuent de fréquenter le Cours Complémentaire dont Jean-Marie ARQUIE est le Directeur. Son épouse Jeanne Arquié y enseigne et l’aide dans les taches administratives. Il sait que les enfants sont juifs. Malgré cela, il les accepte comme élèves et ne pose aucune question. Un jour Suzette entend des cris inquiétants. La milice est dans l’école et interroge le directeur car ils ont des informations que s’y trouvent des enfants juifs. Le directeur s’emporte et leur répond : « Comment ça chez moi des juifs ! Sachez que si j’avais la moindre connaissance qu’il y avait des juifs ici, je n’attendrais pas la milice, je les aurais fait arrêter moi-même. » Grâce au sang-froid de Monsieur Arquié, les miliciens impressionnés, quittent les lieux sans fouiller l’établissement. Les enfants restent dans le pensionnat jusqu’à la fin de la guerre sous la protection du directeur Jean-Marie Arquié.

    Le 8 mai 2018, Yad Vashem – Institut International pour la mémoire de la Shoah a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Jean-Marie Arquié et à son épouse Madame Jeanne Arquié.

     

    Documents annexes

    Article de presse - Le petit journal du 12/09/2019Article de presse – Le petit journal du 12/09/2019
    12 octobre 2019 10:00:03
    Article de presse - La depeche du midi du 23/09/2019Article de presse – La depeche du midi du 23/09/2019
    12 octobre 2019 09:58:08
    DocumentDocument
    1 juillet 2019 22:38:59

    Articles annexes