Dossier n°1594 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Henri Serennes

Année de nomination : 1979
Date de naissance : 22/11/1910
Date de décès : //
Profession : Officier de police

Marie-Therese Serennes

Année de nomination : 1979
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Mère de 2 enfants
    Localisation Ville : Paris (75013)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    Personnes sauvées

    L'histoire

    Henri & Marie-Thérèse Sérennes

    En 1938, le docteur Gabriel Fried, qui était chirurgien, fut engagé à l’hôpital du Grand Séminaire de Soissons dans l’Aisne. Sa femme obtint un poste de sage-femme dans le même établissement; tous deux vivaient avec leurs deux enfants dans l’aile résidentielle de l’hôpital, réservée au personnel. Leurs collègues savaient qu’ils étaient juifs. L’une des assistantes sociales, Jeanne Jauquet (q.v.) qui était leur amie et qui faisait de la Résistance, fournit au médecin, à toutes fins utiles, un faux certificat de baptême et une carte d’identité au nom de Louis Manscourt. Le 9 octobre 1942, à six heures du matin, plusieurs agents de la Gestapo accompagnés de gendarmes français effectuèrent une descente à l’hôpital : ils recherchaient le médecin juif. Prévenu par le concierge, Gabriel Fried sauta par dessus le mur d’enceinte et se cacha chez un collègue. Il y resta plusieurs heures. Un autre médecin le conduisit ensuite, en voiture, à Paris à une adresse que lui avait donnée Jeanne Jauquet, laquelle utilisait ses contacts dans la Résistance pour trouver des gens prêts à héberger des Juifs. C’est ainsi que le docteur Fried se retrouva chez Henri Sérennes, agent de police de son état, et sa femme Marie-Thérèse. Le couple, qui avait une trentaine d’années, habitait avec ses deux enfants – âgés de trois et quatre ans – dans un modeste deux pièces-cuisine. Il accepta pourtant ce locataire encombrant. C’était une action très courageuse. Henri Sérennes risquait son emploi en hébergeant le fugitif; de plus, il se savait surveillé car la Gestapo le soupçonnait de diffuser les tracts de la Résistance. Gabriel Fried demeura pendant près de six mois chez les Sérennes, qui envoyèrent leur fils aîné chez ses grands-parents en Bretagne pour qu’il y ait un peu plus de place. Quand venaient des amis ou des voisins, on leur présentait Gabriel Fried sous son nom d’emprunt comme un ami médecin. En avril 1943, un collègue sympathisant avertit Henri Sérennes que la Gestapo s’apprêtait à passer le quartier au peigne fin à la recherche de Juifs cachés. Le docteur Fried quitta immédiatement l’appartement. Grâce, une fois encore, à l’aide de Jeanne Jauquet, il trouva une nouvelle cachette où il put rester jusqu’à la Libération.

    Le 25 mars 1979, Yad Vashem – institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Henri et Marie-Thérèse Sérennes le titre de Juste parmi les Nations.

    Exposition: Désobéir pour sauver

     




    Mis à jour il y a 6 mois.