Dossier n°2936 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Hélène Dupuy

Année de nomination : 1984
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Bouchère

Henri Dupuy

Année de nomination : 1984
Date de naissance : 05/06/1920
Date de décès : //
Profession : Policier, gardien de la paix au commissariat de Périgueux

Raymonde Dupuy

Année de nomination : 1984
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Bouchère
    Localisation Ville : Périgueux (24000)
    Département : Dordogne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    A la suite de l’attaque du quartier-général de la police allemande à Périgueux le 10 novembre 1943, une opération de représailles fut montée contre les Juifs qui vivaient dans la région. 350 Juifs furent ainsi arrêtés et déportés à Auschwitz. Des agents de la Gestapo accompagnés de SS se présentèrent au domicile de la famille Gruska à l’heure du petit déjeuner. Le père, la mère et les trois fils étaient à la maison; seule Elsa, la grande sœur, était absente. Un officier allemand ordonna aux cinq Gruska de prendre chacun une valise et de le suivre. Précédée par trois SS et suivie par quatre agents de la Gestapo, la famille Gruska descendit l’escalier étroit aux hautes marches. Soudain Willy, l’un des fils, heurta avec sa valise le soldat qui se trouvait devant lui. Déséquilibré, l’homme tomba sur ses deux camarades et tous dégringolèrent dans les escaliers. Profitant de la confusion, les cinq Juifs prirent la fuite et se cachèrent dans le dédale des cours et bâtiments voisins. Les trois garçons réussirent à échapper à leurs poursuivants. Marcel, le plus jeune, trouva refuge chez la famille Dupuy, les deux autres ailleurs. Rattrapés, les parents furent déportés vers l’est et assassinés à Auschwitz. Les maisons du voisinage furent fouillées une à une – y compris celle d’Hélène Dupuy – mais les garçons ne furent pas découverts. Malgré les menaces proférées par les autorités d’Occupation à l’encontre de quiconque viendrait en aide aux fugitifs, les habitants du quartier aidèrent les deux autres garçons à se cacher dans un poulailler à l’entrée de la ville. Ils y furent rejoints par Marcel. Hélène Dupuy était veuve; son fils Henri, qui était dans la défense passive, venait en uniforme porter de la nourriture aux enfants. Un soir tard, alors que le couvre-feu était entré en vigueur à la tombée de la nuit, Hélène Dupuy alla chercher les trois garçons et les amena chez elle. Ils y restèrent quinze jours. Par cette action, Hélène, son fils Henri et sa belle-fille Raymonde risquaient leur vie. Henri procura de faux papiers aux garçons et leur trouva des cachettes chez des paysans des environs. Marcel, le plus jeune, demeura chez les Dupuy, qui réussirent à placer la grande soeur, Elsa, dans un couvent où elle vécut jusqu’à la fin de la guerre. Ils lui rendirent visite régulièrement. Hélène faisait partie de la Résistance, et son courage lui valut plus tard la Croix de Guerre avec étoile d’argent et la Légion d’Honneur.

    Le 17 juin 1994, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah,  a décerné à Hélène, Henri et Raymonde Dupuy le titre de Juste parmi les Nations.

    Exposition: Désobéir pour sauver

     

    Les médias externes :