Dossier n°3100 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Rémy Dumoncel

Année de nomination : 1985
Date de naissance : 28/10/1888
Date de décès : 15/03/1945
Profession : Maire, directeur des Editions Tallandier
    Localisation Ville : Avon (77210)
    Département : Seine-et-Marne
    Région : Ile-de-France

    L'histoire

    Lorsqu’éclata la Seconde guerre mondiale, Rémy Dumoncel était maire d’Avon, petite ville à proximité de Fontainebleau. Directeur des éditions Tallandier, il passait une partie de la semaine à Paris. Il décida de ne publier que des auteurs qui ne collaboraient pas avec les Allemands, et aussi de défendre les auteurs juifs. Non content de cette position courageuse, il s’engagea également dans la Résistance. Il cherchait à aider les persécutés – et notamment les Juifs. Il leur fournissait de faux papiers, tels que cartes d’identité, autorisations de circuler et cartes d’alimentation. Le maire donna asile à la famille Lederer, des Juifs allemands qui s’étaient réfugiés à Strasbourg en 1933. Lorsque la guerre éclata, ils furent évacués en Dordogne. Les Dumoncel leur offrirent l’hospitalité dans la propriété de la mère de Rémy, qui était veuve. La famille Lederer comprenait le père, la mère et leurs trois fils. L’un deux, Arnold, arriva en Dordogne avec ses beaux-parents et était accompagné de sa femme et son fils. Les deux autres, Walter et Henri, engagés dans la Légion étrangère, furent démobilisés après l’armistice en juin 1940 et vinrent rejoindre le reste de la famille. Mme veuve Dumoncel les accueillit également dans sa propriété et leur donna du travail. Lorsque Rémy vint rendre visite à sa mère à la fin de l’été 1940, il donna de faux papiers à Henri, « à tout hasard ». La famille Lederer vécut ainsi, dans une relative tranquillité, jusqu’à la Libération en août 1944. Arrêté en 1942 par la gendarmerie locale au motif qu’il n’avait pas la nationalité française, Henri fut interné au camp de concentration de St.Pardoux la Rivière au nord de Périgueux mais réussit à s’en échapper. Il se servit alors des faux papiers que lui avait remis, deux ans plus tôt Rémy Dumoncel, et sous la fausse identité de Martin Lebel, il put vivre en paix jusqu’à la fin de la guerre.

    La Gestapo, qui surveillait le maire d’Avon, finit par l’arrêter le 4 mai 1944 alors qu’il tentait d’obtenir la libération de plusieurs membres du conseil municipal de la ville et du secrétaire de mairie, Paul Mathéry, qui avaient été arrêtés par les Allemands. Bien qu’aucune accusation n’eut été formulée contre lui, Rémy Dumoncel fut interné avec ses collègues au camp de Compiègne, au nord de Paris, puis déporté comme eux au camp de concentration de Neuengamme près de Hambourg, où il mourut d’épuisement le 15 mars 1945.

    Le 17 janvier 1985, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné à Rémy Dumoncel le titre de Juste parmi les Nations. 

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    Invitation cérémonie DumoncelInvitation cérémonie Dumoncel
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    Articles annexes