Les Justes
Madeleine Cordier
Année de nomination : 1990Date de naissance : //
Date de décés : //
Profession : Religieuse au couvent des Sœurs Hospitalières de Beaune
Victoire Cordier
Année de nomination : 1990Date de naissance : //
Date de décés : //
Profession :
Département : Jura
Région : Bourgogne-Franche-Comté
L'histoire

Madeleine Cordier
Victoire et Madeleine Cordier vivaient Ă Champagnole, petit village dans les monts du Jura. Leur mère habitait la Chapelle des Bois, une maison isolĂ©e dans les montagnes. Madeleine prit le voile et devint religieuse au couvent des sĹ“urs hospitalières de Beaune. PoussĂ©es par leur profonde foi chrĂ©tienne, Madeleine et Victoire consacrèrent leurs efforts Ă aider des personnes fuyant les Allemands ou le rĂ©gime de Vichy, Ă passer la frontière suisse. Utilisant la maison de leur mère comme relais, elles escortaient les fugitifs par de difficiles sentiers de montagne, jusqu’en Suisse. C’était extrĂŞmement dangereux car les gendarmes patrouillaient dans toute la rĂ©gion et se montraient impitoyables vis-Ă -vis de tous ceux qui cherchaient Ă fuir la France occupĂ©e, comme de ceux qui les aidaient.
Edith Goldapper avait dix-neuf ans quand elle rencontra les deux sĹ“urs. Elle venait du Château de la Hille, un home d’enfants situĂ© dans le dĂ©partement de l’Ariège. Il hĂ©bergeait une centaine de petits rĂ©fugiĂ©s venus d’Allemagne. L’Ă©tablissement Ă©tait patronnĂ© par le Secours suisse aux enfants, qui travaillait avec la Croix-Rouge. En 1943, Anne-Marie Piguet (q.v), la directrice du centre, comprit que les jeunes de plus de quinze ans allaient ĂŞtre arrĂŞtĂ©s et dĂ©portĂ©s. Elle dĂ©cida de les placer dans des familles d’accueil ou de les faire passer en Suisse. C’est ainsi qu’Edith Goldapper fut envoyĂ©e chez les sĹ“urs Cordier, dont Anne-Marie avait entendu parler par des amis de l’association touristique « les Amis du Sentier ». La jeune fille arriva Ă Champagnole en novembre 1943. De fortes chutes de neige rendaient la frontière infranchissable. Édith sĂ©journa donc environ un mois dans la maison des Cordier. A la mi-dĂ©cembre, le temps s’amĂ©liora et il fut dĂ©cidĂ© de tenter le passage. Victoire partit avec Édith et une autre rĂ©fugiĂ©e. Elles s’arrĂŞtèrent d’abord Ă la Chapelle des Bois, chez Madame Cordier. Le lendemain soir, elles se frayèrent un chemin dans la montagne enneigĂ©e et arrivèrent saines et sauves de l’autre cĂ´tĂ© de la frontière, chez les parents d’Anne-Marie Piguet. Le lendemain, toujours escortĂ©es par Victoire, les deux fugitives se rendirent Ă ZĂĽrich, rĂ©ussissant Ă Ă©viter tout contact avec les garde-frontières suisses qui renvoyaient gĂ©nĂ©ralement en France les gens qui avaient pĂ©nĂ©trĂ© clandestinement dans le pays. Beaucoup d’autres Juifs furent sauvĂ©s par les soeurs Cordier, dont le courage Ă©tait d’autant plus remarquable que la rĂ©gion frontalière Ă©tait Ă©troitement surveillĂ©e et que plusieurs passeurs furent pris et exĂ©cutĂ©s ou condamnĂ©s Ă de lourdes peines.
Le 16 juillet 1990, Yad Vashem – Institut International pour la mĂ©moire de la Shoah, a dĂ©cernĂ© Ă Victoire et Ă Soeur Madeleine Cordier le titre de Juste parmi les Nations.

Madeleine & Victoire CORDIER dans leur maison