Dossier n°3256 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marie-Rose Gineste

Année de nomination : 1985
Date de naissance : 10/08/1911
Date de décès : 30/08/2010
Profession : Assistante sociale
    Localisation Ville : Montauban (82000)
    Département : Tarn-et-Garonne
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Les mouvements juifs clandestins, qui sauvèrent d’innombrables vies juives dans la France occupée, travaillaient le plus souvent avec le concours de non juifs, dont des membres du clergé. En août 1942, Mgrs Jules Gérard Saliège (q.v) évêque de Toulouse, et Pierre Marie Théas (q.v.) évêque de Montauban, publièrent des lettres pastorales condamnant avec véhémence l’arrestation et la déportation des Juifs de nationalité française. Des résistants diffusèrent ces lettres dans toute la France et elles eurent une profonde influence sur l’opinion publique, désormais plus disposée à aider les Juifs. Parmi ces Français courageux se trouvait Marie-Rose Gineste, qui vint en aide à de nombreux Juifs pendant la guerre. Juchée sur sa bicyclette, elle sillonna son département, le Tarn-et-Garonne pour remettre aux curés du diocèse la lettre de Monseigneur Théas, avec lequel elle travaillait, ainsi que d’autres publications. Assistante sociale de son état, elle habitait Montauban, dans le sud de la France. Elle avait commencé à faire de la résistance en 1942, n’en pouvant plus de voir la souffrance des Juifs persécutés et le désespoir des enfants sauvagement arrachés à leurs parents. Sa maison, qui n’était qu’à une centaine de mètres du siège de la Gestapo, était devenue un relais pour les réfugiés et un centre d’activités clandestines. Marie-Rose cacha des enfants juifs et plusieurs femmes juives dans des monastères de la région de Montauban. Avec l’assistance d’autres résistants et d’amis juifs, elle leur fournit de faux papiers. Elle en assumait elle-même la fabrication – depuis l’obtention des formulaires  nécessaires à leur confection jusqu’à la signature – puis les remettait à ceux qui en avaient besoin : Juifs qui se cachaient, résistants passés dans la clandestinité, aviateurs alliés ayant sauté en parachute de leur appareil en perdition. Elle était constamment en danger du fait de l’étendue de ses activités qui finit par éveiller les soupçons. Arrêtée par la police de Montauban, elle subit un interrogatoire. Malgré les cruels sévices, elle réussit à tenir bon et à persuader les policiers de son innocence. Finalement elle fut libérée faute de preuve. Après la guerre, la famille Brill, des Juifs de Montauban, déclara dans son témoignage que Marie-Rose Gineste leur avait fourni de faux papiers, y compris un certificat de baptême. Elle les avertit d’une rafle imminente, ce qui leur sauva la vie. Emilie Braun, une juive allemande, devait quitter sa cachette de Montauban et avait besoin d’une aide urgente. Marie-Rose lui fournit les papiers nécessaires et lui expliqua clairement comment s’échapper de la ville. Emilie Braun trouva asile dans une ferme des alentours où elle put demeurer jusqu’à la fin de l’Occupation. Elle partit ensuite s’établir en Israël. Une quarantaine d’années plus tard, Marie-Rose Gineste, qui venait de se voir conférer le titre de Juste parmi les Nations, se rendit en Israël et rencontra Emilie, à laquelle, si longtemps auparavant, elle avait sauvé la vie.

    Le 24 octobre 1985, Yad Vashem – Institut Internationale pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marie-Rose Gineste le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Reportage CFTCReportage CFTC
    Décès de la résistanteDécès de la résistante
    DécèsDécès
    Article de presse - La Dépêche du Midi du 11-03-2010 Article de presse – La Dépêche du Midi du 11-03-2010
    ArticleArticle
    Article de presseArticle de presse
    Article de presseArticle de presse
    Article de presse - La Dépêche du Midi du 15-10-2000 Article de presse – La Dépêche du Midi du 15-10-2000
    Article de presse - La Dépêche du Midi du 02-09-2010 Article de presse – La Dépêche du Midi du 02-09-2010
    Article de presse - La Dépêche du Midi du 01-09-2010 Article de presse – La Dépêche du Midi du 01-09-2010

    Articles annexes




    Mis à jour il y a 7 mois.