Les Justes
Marius Chalve
Année de nomination : 1967Date de naissance : 27/02/1881
Date de décès : 18/01/1970
Profession : Monseigneur, dirigeant du séminaire de Fontlongue
Département : Bouches-du-Rhône
Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur
Lieu porteur de mémoire
L'histoire
L’évêque Marius Chalve dirigeait le séminaire de Fontlongue à Miramas (Bouches-du-Rhône), localité située à environ soixante-dix kilomètres de Marseille. Pendant l’occupation, Il aida plusieurs familles juives à échapper à à la Gestapo, sauvant notamment Israël Salzer, grand rabbin de Marseille, et Morris et Hélène Berkowitz. Dans sa déposition faite après la guerre, le grand rabbin rapporte que, dans la dernière phase de l’occupation, alors que Miramas était occupée par les Allemands, il trouva refuge au séminaire de Fontlongue. Monseigneur Chalve s’occupa de lui personnellement et lui fournit une fausse carte d’identité; la police locale l’enregistra sous un faux nom avec l’adresse du séminaire. Lorsque sa situation devint critique, l’évêque organisa son passage en Suisse, lui sauvant ainsi la vie. Morris et Hélène Berkowitz, des Juifs belges, passèrent quelques jours cachés au séminaire de Miramas avec leurs deux jeunes enfants. Selon le témoignage qu’ils fournirent après la guerre, Monseigneur Chalve ne se contenta pas de leur assurer le gîte et le couvert, mais aussi leur apporta un grand réconfort. Il leur répétait que le fait qu’ils étaient Juifs n’était pas inscrit sur leur figure et qu’ils n’avaient rien à craindre. Le frère Raymond Carbonnet (q.v.), ancien élève de Monseigneur Chalve, les conduisit – à bord d’une charrette à âne – en lieu sûr à Lançon. Après la guerre, le prélat raconta que, pendant l’occupation, il rendait visite à des Juifs internés au camps des Milles, près d’Aix-en-Provence, et au camp de Travail de l’Organisation Todt à Miramas même, et qu’il avait aidé certains d’entre eux à s’en échapper. Dans une émouvante lettre envoyée en 1957 à l’évêque, Morris et Hélène Berkowitz, émigrés aux États-Unis après la guerre, évoquent ce qui leur était arrivé après leur départ de Miramas et leur arrivée à Lançon. Hélène écrit notamment : « Vous nous avez sauvé la vie dans la guerre. Vous êtes notre Moïse. Vous étiez comme un Ange devant nos yeux, et vous nous avez béni que rien de mal ne passe à nous (sic). »
Le 23 mai 1967, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à l’évêque Marius Chalve le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
Dossier 356 – Chalve; Articles de presse |