Dossier n°356 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marius Chalve

Année de nomination : 1967
Date de naissance : 27/02/1881
Date de décès : 18/01/1970
Profession : Monseigneur, dirigeant du séminaire de Fontlongue
    Localisation Ville : Miramas (13140)
    Département : Bouches-du-Rhône
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    L'histoire

    Monseigneur Marius Chalve

    L’évêque Marius Chalve dirigeait le séminaire de Fontlongue à Miramas (Bouches-du-Rhône), localité située à environ soixante-dix kilomètres de Marseille. Pendant l’occupation, Il aida plusieurs familles juives à échapper à à la Gestapo, sauvant notamment Israël Salzer, grand rabbin de Marseille, et Morris et Hélène Berkowitz. Dans sa déposition faite après la guerre, le grand rabbin rapporte que, dans la dernière phase de l’occupation, alors que Miramas était occupée par les Allemands, il trouva refuge au séminaire de Fontlongue. Monseigneur Chalve s’occupa de lui personnellement et lui fournit une fausse carte d’identité; la police locale l’enregistra sous un faux nom avec l’adresse du séminaire. Lorsque sa situation devint critique, l’évêque organisa son passage en Suisse, lui sauvant ainsi la vie. Morris et Hélène Berkowitz, des Juifs belges, passèrent quelques jours cachés au séminaire de Miramas avec leurs deux jeunes enfants. Selon le témoignage qu’ils fournirent après la guerre, Monseigneur Chalve ne se contenta pas de leur assurer le gîte et le couvert, mais aussi leur apporta un grand réconfort. Il leur répétait que le fait qu’ils étaient Juifs n’était pas inscrit sur leur figure et qu’ils n’avaient rien à craindre. Le frère Raymond Carbonnet (q.v.), ancien élève de Monseigneur Chalve, les conduisit – à bord d’une charrette à âne – en lieu sûr à Lançon. Après la guerre, le prélat raconta que, pendant l’occupation, il rendait visite à des Juifs internés au camps des Milles, près d’Aix-en-Provence, et au camp de Travail de l’Organisation Todt à Miramas même, et qu’il avait aidé certains d’entre eux à s’en échapper. Dans une émouvante lettre envoyée en 1957 à l’évêque, Morris et Hélène Berkowitz, émigrés aux États-Unis après la guerre, évoquent ce qui leur était arrivé après leur départ de Miramas et leur arrivée à Lançon. Hélène écrit notamment : « Vous nous avez sauvé la vie dans la guerre. Vous êtes notre Moïse. Vous étiez comme un Ange devant nos yeux, et vous nous avez béni que rien de mal ne passe à nous (sic). »

    Le 23 mai 1967, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à l’évêque Marius Chalve le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Dossier 356 - Chalve; Articles de presseDossier 356 – Chalve; Articles de presse

    Articles annexes