Dossier n°4197 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Lucien Picot

Année de nomination : 1989
Date de naissance : 28/08/1908
Date de décès : 27/05/1995
Profession : Inspecteur de police
    Localisation Ville : Evian-les-Bains (74500)
    Département : Haute-Savoie
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Lucien Picot était inspecteur de police à Evian (Haute-Savoie). Informé, de par ses fonctions, des rafles en préparation, il en avertissait les Juifs. Il fournit également de faux papiers d’identité et des cartes d’alimentation à de nombreux Juifs qui avaient fait appel à sa générosité. Plus d’une fois, il fit usage de son coupe-file de police pour escorter des fugitifs en Suisse. Il connaissait pourtant le risque, son prédécesseur ayant été arrêté et déporté dans un camp de concentration pour être venu en aide à des personnes recherchées. Il sauva notamment la vie d’Eva Rosin, une juive allemande qui avait quitté Berlin en 1933 pour se réfugier à Evian. Il la convoqua un jour en 1943 et lui dit qu’une rafle des Juifs aurait lieu le lendemain : elle devait donc faire ses bagages et s’enfuir sans délai. Eva Rosin le remercia mais expliqua qu’elle ne pourrait aller loin : son passeport allemand était marqué de la lettre J (pour Juif) et la police arrêtait et contrôlait les gens dans la rue, les bus et les trains. Lucien Picot détruisit le passeport et lui donna une nouvelle carte d’identité. Elle put ainsi s’échapper. Il sauva aussi Isidore Nassi. Le jeune homme, qui vivait avec ses parents à Lyon, fut contraint de quitter cette ville avec eux lorsque les autorités de Vichy confisquèrent leur magasin. Réfugiés à Evian, les Nassi firent appel à l’inspecteur Picot qui leur fournit de faux papiers grâce auxquels ils eurent la vie sauve. Après la guerre, Isidore Nassi et Lucien Picot restèrent amis de longues années durant.

    Le 18 avril 1989, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Lucien Picot le titre de Juste parmi les Nations.

    Exposition: Désobéir pour sauver




    Mis à jour il y a 3 mois.