Les Justes
Joseph Jo Lancon
Année de nomination : 1989Date de naissance : 06/02/1922
Date de décès : //
Profession : Agriculteur
Thérèse (Lançon) Neury
Année de nomination : 1989Date de naissance : //
Date de décès : 18/01/2014
Profession : Fermière
Département : Haute-Savoie
Région : Auvergne-Rhône-Alpes
Cérémonies
L'histoire
Joseph Lançon, que tout le monde appelait « Jo », élevait seul ses trois enfants après la mort de son épouse. Ce catholique pratiquant était fermier à Veigey-Foncenex (Haute-Savoie), petit village alpin à quelques centaines de mètres de la frontière suisse. Pendant l’Occupation, il aida des centaines de réfugiés à franchir clandestinement cette frontière. Il avait accepté cette dangereuse activité à la demande du curé de Douvaine, l’abbé Jean-Joseph Rosay (q.v.), qui officiait également à Veigey. Le fermier se faisait aider par l’aînée de ses filles, Thérèse, et par un jeune voisin, François Périllat (q.v.). Tous trois faisaient partie de l’équipe dite « Filière de Douvaine » grâce à laquelle des centaines d’enfants juifs réussirent à trouver refuge en Suisse et à échapper aux camps de la mort. L’un de ces rescapés, Jean Valbot, qui avait été envoyé à Joseph Lançon par le père Figuet, autre membre du réseau, évoqua plus tard la périlleuse traversée. Lors de sa rencontre avec le fermier le 9 septembre 1943, il fut décidé que Jean et sa famille tenteraient le passage la nuit même. En effet, le contrôle de la zone frontalière, jusqu’alors aux mains des Italiens, allait passer aux Allemands et l’opération deviendrait encore plus risquée. Tard dans la nuit, les Valbot rencontrèrent Joseph Lançon. Il les emmena directement à l’endroit choisi pour franchir la frontière : il y avait là une brèche dans les barbelés, par laquelle les fugitifs purent passer en Suisse. Joseph Lançon agissait par pur altruisme, et sans chercher la moindre rétribution. Il devait payer cher son courage. Le 5 octobre 1943, les Allemands arrêtèrent sa fille Thérèse; par miracle, elle fut relâchée au bout de quelques jours. Quelques mois plus tard, ce fut au tour de Joseph Lançon d’être arrêté en compagnie de François Périllat, le père Rosay et le père Figuet. Un indic les avait dénoncés aux Allemands. A l’exception du père Figuet, ils furent déportés, et aucun d’eux ne revint des camps. Dans son témoignage après la guerre, Jean Valbot déclare que ces hommes avaient donné « un haut exemple d’amour, de courage, de dévouement ».
Le 16 mai 1989, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Joseph Lançon et à sa fille Thérèse, épouse Neury, le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
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