Dossier n°4665 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Geneviève Duplaissy

Année de nomination : 1990
Date de naissance : 19/05/1925
Date de décès : 21/05/1992
Profession : Collégienne

Henri Duplaissy

Année de nomination : 1990
Date de naissance : 19/11/1900
Date de décès : 11/01/1967
Profession : Agent d’assurance

Henriette Duplaissy Loumé

Année de nomination : 1990
Date de naissance : 24/05/1901
Date de décès : //
Profession : Foureuse
    Localisation Ville : Dax (40100)
    Département : Landes
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Lorsque les forces allemandes s’approchèrent de Paris en juin 1940, les Kaluski, des Juifs originaires de Pologne, prirent avec leur fillette de huit ans la route de l’exode, comme des centaines de milliers d’autres Parisiens. Ils passèrent un mois à Dax dans les Landes et firent la connaissance de leurs voisins, les Duplaissy. Henri Duplaissy était agent d’assurance; sa femme et lui avaient quatre enfants. L’aînée, Geneviève, âgée de quinze ans, devint l’amie de la petite Bassia Kaluski. Le gouvernement du maréchal Pétain s’étant adressé aux centaines de milliers de personnes qui avaient fui vers le sud pour les exhorter à retourner dans leurs foyers, les Kaluski rentrèrent eux aussi à Paris. Henri Duplaissy les avait assurés de son aide en cas de besoin. M. Kaluski, qui avait la nationalité polonaise, fut arrêté en mai 1941. Interné au camp de Pithiviers, il fut déporté en juin 1942 à Auschwitz où il périt. Léa Kaluski cacha sa fille Bassia dans une école catholique sous un faux nom. Après la grande rafle des Juifs de Paris en juillet 1942, Léa, qui avait échappé à l’arrestation, fit appel à Henri Duplaissy. Ce dernier se rendit à Paris quelques jours plus tard avec sa fille Geneviève et un ami, M. Pourquet, un enseignant qui faisait de la Résistance. Ils donnèrent de faux papiers à Léa et Bassia. La petite partit à Dax,accompagnée de Geneviève; Henri Duplaissy et son ami rentrèrent avec Léa; ils avaient insisté pour voyager avec elle de crainte que son fort accent polonais ne la trahisse. Tandis que Bassia était hébergée chez Henri et Henriette, sa maman fut confiée à M. Bouzat, un boulanger qui habitait au centre de la ville et qui lui aussi avait des activités clandestines. Les Duplaissy et M. Bouzat risquaient leur vie en cachant des Juifs chez eux; le danger était d’autant plus grand que de nombreux soldats et officiers allemands étaient stationnés à Dax, ville située en zone occupée; les mouchards ne manquaient pas dans la région. De fait, le courageux Bouzat fut arrêté par la Gestapo en septembre 1942 et exécuté. Devant la gravité de la situation, les Duplaissy décidèrent de faire passer Léa et sa fille en zone non occupée. Au début d’octobre 1942, Geneviève Duplaissy accompagnée d’un jeune résistant escorta Bassia et sa maman jusqu’à Pau, après avoir réussi à leur faire franchir la ligne de démarcation près d’Orthez.

    Le 31 mai 1990, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Henri, Henriette et Geneviève Duplaissy, le titre de Juste parmi les Nations. 

    Articles annexes

    Plaque Duplaissy à Yad Vashem

    Plaque Duplaissy à Yad Vashem




    Mis à jour il y a 9 mois.