Dossier n°5476 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jean-Marie Auguste Courounat

Année de nomination : 1992
Date de naissance : 18/03/1920
Date de décès : //
Profession : Inspecteur de police
    Localisation Ville : Clermont-l’Hérault (34800)
    Département : Hérault
    Région : Occitanie

    Personnes sauvées

    L'histoire

    Jean-Marie Courounat

    Jean-Marie Auguste Courounat, qui venait de terminer ses études à l’université de Montpellier, s’engagea dans la police de Vichy en 1942. Il avait alors vingt-deux ans. La famille Alexandre – le père, la mère et leurs enfants, Jean et Jacqueline – étaient propriétaires de plusieurs magasins de prêt-à-porter féminin à Paris. Lorsque les Allemands occupèrent la ville en 1940, les Alexandre prirent la fuite. Ils se réfugièrent à Espalion, dans l’Aveyron. Inscrit à l’université de Montpellier, Jean Alexandre se lia d’amitié avec Jean-Marie Courounat, qui devint, en 1942, inspecteur de police à Clermont l’Hérault. Cette petite cité apparemment tranquille était alors devenue le centre opérationnel de deux mouvements de résistance. De par ses fonctions, Jean-Marie Courounat était appelé à convoquer les suspects à interroger; il se hâtait de les prévenir, leur permettant ainsi de prendre la fuite. Il finit par attirer les soupçons des Allemands, qui l’interrogèrent longuement au début de 1944 mais le relâchèrent faute de preuve. Il demanda alors son transfert. Considéré comme peu sûr, il fut affecté à des tâches administratives à Lyon. C’est en plein centre ville qu’il y rencontra Jean Alexandre, en juillet 1944. Apprenant que son ami logeait sous une fausse identité dans un hôtel rempli de soldats allemands, il lui proposa de partager la chambre qu’il avait louée chez un couple de retraités. Jean fut présenté à ces derniers comme un cousin. Comme il n’avait pas d’argent, c’est Jean-Marie qui lui donnait de quoi manger. Un peu plus tard, Alexandre s’installa dans un petit entrepôt sur un site de construction mais Jean-Marie continua de s’occuper de lui sans rien demander en échange. Il fournit aussi à son ami, qui appartenait à la Résistance, des informations précieuses et un laissez-passer lui permettant de venir le voir à son bureau à tout moment.

    Le 8 novembre 1992, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Jean-Marie Auguste Courounat le titre de Juste parmi les Nations. 

    Exposition: Désobéir pour sauver