Dossier n°6426 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jean Phillipe

Année de nomination : 1995
Date de naissance : 14/11/1905
Date de décès : 01/04/1944
Profession : Commissaire de police
    Localisation Ville : Toulouse (31000)
    Département : Haute-Garonne
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Vers la fin de l’année 1942, Jean Philippe, qui a alors 37 ans, est nommé commissaire de police du second arrondissement de Toulouse (Haute-Garonne) après de nombreuses années de service dans l’armée et dans la police. L’officier, qui fait de la Résistance au sein du réseau « Alliance », peut ainsi éviter l’arrestation à de nombreux résistants. Il va aussi établir des milliers de fausses cartes d’identité à des juifs et non-juifs recherchés et permettre le passage de certains en Espagne. Il est le pivot et l’âme de la résistance du Sud de la France.

    En janvier 1943, il reçoit l’ordre de remettre aux Allemands la liste de tous les Juifs de son arrondissement. Jean Philippe refuse et présente sa démission dans une lettre où il condamne vigoureusement le gouvernement de Vichy et sa politique de collaboration. Il écrit notamment ne pouvoir continuer à servir un régime qui ne répond plus aux idéaux de la France à laquelle il a prêté serment. Il souligne aussi que les Juifs ont tout autant le droit à la vie que les autres, le premier ministre Pierre Laval compris. Jean Philippe passe dans la clandestinité après l’envoi de cette lettre.

    Il continue à se battre contre l’occupant à partir de son nouveau quartier général de Beaumont-de-Lomagne. Mais à la suite de l’imprudence de deux agents de liaison, il est arrêté par la Gestapo le 28 janvier 1943. Il est torturé pendant son interrogatoire, puis incarcéré à Karlsruhe, en Allemagne. Après 15 mois de détention et de mauvais traitements sans trahir ses idéaux et ses compagnons, il est condamné à mort par le tribunal de Fribourg. Il est fusillé à Karlsruhe le 1 mai 1944 avec 14 de ses camarades du Réseau « Alliance ».

    Lucien David Fayman, un résistant membre du réseau clandestin juif « La Sixième », témoigne après la guerre que grâce à l’appui du commissaire Jean Philippe, il avait obtenu de faux papiers avec d’authentiques cachets pour des jeunes Juifs que la Sixième s’apprêtait à faire passer en Suisse ou à cacher en France.

    Le 2 janvier 1995, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Jean Philippe le titre de Juste parmi les Nations.

    Exposition: Désobéir pour sauver




    Mis à jour il y a 12 mois.