Dossier n°8127 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages. Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Edouard Picot

Année de nomination : 1998
Date de naissance : //
Date de décés : 01/04/1944
Profession : Tailleur

Judith Picot

Année de nomination : 1998
Date de naissance : //
Date de décés : 01/03/1982
Profession : Tailleur

Localisation Ville : La Valette du Var (83160)
Département : Var
Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

L'histoire

Edouard et Judith PICOT

Édouard et Judith Picot vivaient au hameau de Chapignac, à près d’un kilomètre de la commune d’Intres (Ardèche); leur maison était inaccessible par la route. En février 1944, ils cachèrent chez eux les Sicard et leur fils Jacques, étudiant en archéologie, que leur avait adressé M. Estoppey, le pasteur d’Intres. « M. Sicard » était en réalité Isaïe Schwartz, grand-rabbin de France. A Vichy au début de l’Occupation, il s’était par la suite réfugié à Lyon, où il continua à exercer ses fonctions avec le plus grand courage. Mais, apprenant en janvier 1944 que la milice s’apprêtait à l’arrêter, il fut contraint de « disparaître » sur le champ. Il sacrifia sa barbe vénérable trop facilement reconnaissable, adopta le nom de Sicard et arriva, avec sa femme et son fils, chez le pasteur d’Intres, qui les conduisit chez les Picot où ils vécurent jusqu’à la Libération. Aucun des habitants du village ne fit le moindre commentaire sur les hôtes des Picot, bien que « M. Sicard » se rendit régulièrement chez le pasteur. Cette conspiration du silence allait de soi dans ce village où la population, en majorité protestante, descendait des Camisards, persécutés au XVIIIème siècle par le pouvoir catholique. Ils s’identifiaient avec les Juifs persécutés et savaient comment les protéger efficacement. Après la Libération, le grand-rabbin Schwartz rentra à Paris avec sa famille. Il continua à correspondre avec les Picot et les invita à lui rendre visite au Grand rabbinat.

Le 20 juin 1998, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Édouard et Judith Picot le titre de Juste parmi les Nations.

Articles annexes