Dossier n°8250 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1998

Charles Chevassus

Année de nomination : 1998
Date de naissance : 02/01/1908
Date de décès : 18/01/2003
Profession : Directeur d’école, secrétaire de mairie

Louise Chevassus Loisel

Année de nomination : 1998
Date de naissance : 10/04/1907
Date de décès : 23/01/1974
Profession : Institutrice
    Localisation Ville : Le Mesnil-Mauger (76440)
    Département : Seine-Maritime
    Région : Normandie

    L'histoire

    Charles Chevassus
     

    Louise Chevassus

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Charles Chevassus et sa femme étaient instituteurs à l’école de Mesnil Mauger (Seine-Maritime), et Charles était secrétaire de mairie. A l’automne 1942, le couple accepta d’héberger Jean Pojzmann, un adolescent de quinze ans, venu de Paris. Ses parents, Juifs de Pologne, avaient émigré au début des années vingt. M. Pojzman, engagé volontaire au début de la guerre, avait été démobilisé après l’armistice. Le 15 mai 1941, il fut arrêté par la police et interné au camp de Beaune-la-Rolande, puis transféré à Drancy. En juin 1942 il fut déporté à Auschwitz, où il périt. Internée à Drancy elle aussi, sa femme y mourut. L’adolescent se retrouva à la rue. Placé d’abord au centre d’accueil de l’UGIF, rue Lamarck, il s’en échappa après avoir vu trois garçons de son âge arrêtés et envoyés à Drancy. Ne sachant que faire, il contacta Robert Meslage, le directeur son ancienne école primaire, pour lui demander de l’aide. M. Meslage écrivit à son ami Charles Chevassus, qui lui répondit être prêt à accueillir l’adolescent. Robert Meslage accompagna alors Jean en train jusqu’à la gare la plus proche de Mesnil Mauger, où Charles les attendait avec trois bicyclettes. Charles et Louise Chevassus, leurs deux enfants et leur nièce, accueillirent l’adolescent à bras ouverts et Jean se sentit bientôt en famille. Après le débarquement en Normandie en juin 1944, il y eut d’importants mouvements de troupe dans la région. Les Chevassus se heurtèrent plus d’une fois à des officiers allemands. Louise dut, à plusieurs reprises cacher Jean en lieu sûr. Après la libération du village, Charles Chevassus s’engagea dans l’armée, suivi par Jean qui avait maintenant dix-sept ans. Blessé au combat, le jeune homme fut décoré de la Croix de Guerre à la Libération. Il continua à vénérer Charles comme un père de longues années durant.

    Le 11 novembre 1998, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Charles et Louise Chevassus le titre de Juste parmi les Nations.

     

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