Dossier n°8659 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1999

Jean Javelaud

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 27/08/1899
Date de décès : 30/08/2002
Profession : Menuisier, charpentier

Léontine (Varachaud) Javelaud

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 10/06/1906
Date de décès : 10/04/1988
Profession : Epicière, cultivatrice
    Localisation Ville : Etagnac (16150)
    Département : Charente
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    En 1987 Jean & Léontine JAVELAUD
    A Etagnac (Charente), le hameau de Rouillac était peuplé d’une dizaine de familles. Léontine Javelaud y tenait une petite épicerie, tandis que son mari était menuisier. En juillet 1942, par l’entremise de l’OSE, une fillette juive de Paris, Elise Kahne, 7 ans, fut confiée au couple Javelaud. Leur fils unique, Gabriel, 13 ans, poursuivait ses études secondaires à Saint-Junien. Léontine avait longtemps rêvé d’avoir une fille et choya avec beaucoup de tendresse la petite Elise. « J’ai adoré Mme Javelaud », a révélé celle-ci bien plus tard, « et dans ma petite tête de gamine, je souhaitais secrètement pouvoir rester chez elle à tout jamais ». Son père avait été interné en 1941 au camp de Beaune-la-Rolande, puis déporté. Il n’a pas survécu à l’enfer. Sa mère avait trouvé un emploi de gouvernante dans une famille aisée en Savoie. Elise fréquenta l’école communale à Etagnac, et s’y fit des amies pour la vie. Au mois de juin 1944, lors de la tragédie d’Oradour-sur-Glane, distante de moins de 20 km, un détachement motorisé SS opéra à Rouillac. Jean et Léontine avaient bien recommandé à Elise de dire qu’elle était leur propre fille, et pris soin de dissimuler sa carte de rationnement portant le tampon JUIVE dans le bras de sa poupée. Par prudence, ils la cachèrent pendant les journées critiques dans la ferme de François Javelaud, frère de Jean, à quelques km de là. Elle effectua le trajet à califourchon sur la bicyclette de Gabriel. Lorsqu’après la Libération, la maman d’Elise vint la chercher, la fillette versa d’abondantes larmes et obtint de rester à Rouillac pour la durée de l’année scolaire 1944-1945. Par la suite, Elise passa ses vacances d’été chez les Javelaud, jusqu’à son émigration aux Etats-Unis.

    Le 16 septembre 1999, Yad Vashem a décerné à Jean et Léontine Javelaud le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Documents annexes

    Article de presse - La Charente du 01/08/2000Article de presse – La Charente du 01/08/2000
    13 juillet 2015 07:51:31

    Articles annexes