Dossier n°9124 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Léopold Gaillard

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 21/11/1904
Date de décès : 28/08/1962
Profession : Adjudant de Gendarmerie
    Localisation Ville : Rebais (77510)
    Département : Seine-et-Marne
    Région : Ile-de-France

    L'histoire

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, Léopold Gaillard, adjudant de gendarmerie contribua au sauvetage d’une vingtaine de Juifs pourchassés. En 1941, nommé maréchal des logis-chef, il fut affecté à la brigade de gendarmerie de Rebais (Seine-et-Marne). Il s’y installa avec sa jeune famille et, en 1942, y naquit son quatrième enfant. En 1938, le couple Narwa, leurs fille et beau-fils, Marguerite et Pierre Dajez, Juifs d’Europe Centrale installés à Paris, firent l’acquisition d’une vieille ferme aux Pleux, hameau proche de Rebais. Ils venaient y passer les fins de semaine et les vacances et tous les voisins les connaissaient. A la promulgation des lois anti-juives, ils vinrent s’y réfugier sans se faire recenser comme Juifs. Tout au long de l’Occupation, la ferme devint un lieu de refuge pour leurs proches et abrita jusqu’à vingt personnes dont sept enfants. En 1942, durant la période des rafles, deux gendarmes du chef-lieu dont Léopold Gaillard, firent irruption dans la propriété pour dresser un rapport d’identité des locataires, provoquant ainsi une grande panique en particulier parmi les irréguliers qui prirent la fuite. Après un interrogatoire et une longue discussion, Gaillard dressa un rapport taisant la qualité de Juifs des propriétaires et les cas d’illégalité constatés, malgré les risques encourus en cas de contrôle renouvelé et la présence du second gendarme apparemment moins coopérant. Les dangers étaient d’autant plus grands qu’à huit kilomètres de la ferme, à Coulommiers, stationnaient des troupes allemandes et les soldats allaient fréquemment se ravitailler chez les fermiers. Par la suite, Léopold Gaillard prit les réfugiés sous sa protection. Il leur fournit des pièces d’identité de Français « aryens » et des cartes d’alimentation auxquelles ils n’avaient pas droit puisque non-recensés. Parfois, il apportait même du beurre aux enfants. Il déploya toute cette activité clandestine généralement en pleine nuit, tout en accomplissant des missions de renseignement et de liaison pour la Résistance, dans le cadre du Front de Libération National. Les survivants ont souligné aussi la complicité de l’entourage pour les protéger.

    Le 5 août 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Léopold Gaillard le titre de Juste parmi les Nations.

    Exposition: Désobéir pour sauver

    Documents annexes

    Article de presse du 11/09/2001

     




    Mis à jour il y a 1 mois.