Dossier n°9589 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Antonia (Gris) Muron

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 30/10/1887
Date de décès : 28/08/1965
Profession : exploitant agricole

Jacques Muron

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 01/09/1887
Date de décès : 27/02/1973
Profession : Exploitant agricole
    Localisation Ville : Montbrison (42600)
    Département : Loire
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Jacques, ancien combattant de 1914-1918, et Antonia Muron étaient agriculteurs et exploitaient une petite ferme au hameau de Curaize, à Montbrison (Loire). Ils avaient sept enfants dont trois seulement vivaient avec eux à la ferme. Un huitième était décédé en bas âge. Dès l’automne 1943, Simon Gameroff prit l’habitude de se ravitailler chez eux. Il venait à vélo de Montbrison où sa famille, des Juifs réfugiés de Paris et Strasbourg, s’était installée après maintes pérégrinations. En avril 1944, les cousins de Simon furent arrêtés et déportés. Par miracle, les Gameroff échappèrent à l’arrestation mais il fallut trouver un refuge sûr. Affolé, Simon enfourcha son vélo et alla demander à Jacques Muron s’il pouvait cacher quelques membres de sa famille qui avait décidé de se disperser pour éviter d’être arrêtés tous ensemble. Jacques et Antonia comprirent qu’il s’agissait de Juifs en danger et acceptèrent malgré la modestie de leur  logis et les risques sévères. La mère de Simon, sa sœur Sarah et son fils Daniel, 3 ans, furent ainsi hébergés par les Muron, à titre gracieux jusqu’à la Libération. Simon, sa femme Pauline et leur fille Muriel trouvèrent refuge à Luré, dans le voisinage, où le curé du village les recommanda à un avocat à la retraite qui leur procura la chambre de son cocher. Mais Pauline et Muriel venaient souvent à Curaize rejoindre le reste de la famille alors que Simon travaillait dans les fermes des alentours. Après le débarquement allié, elles aussi vinrent s’installer chez les Muron. Pendant leur séjour, des gendarmes vinrent les avertir des risques qu’ils prenaient à héberger des Juifs. Jacques leur répondit : « Vous croyez me faire peur ? J’ai été enterré vivant à Verdun ! Ce sont des Français ! Tenez, buvez un verre et fichez nous la paix ! ». Sarah et Pauline se souviennent de leur immense gentillesse et de leur générosité. Avec leur grand cœur, ils firent de leurs protégés des membres de la famille.

    Le 20 décembre 2001, Yad Vashem-Institut International pour la mémoire de la Shoah a décerné à Jacques et Antonia Muron le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse - L'actu montbrisonnais du 09/04/2019Article de presse – L’actu montbrisonnais du 09/04/2019
    Article de presseArticle de presse
    Invitation cérémonie MuronInvitation cérémonie Muron

    Articles annexes