Dossier n°9624 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Paul Mathéry

Année de nomination : 2002
Date de naissance : 07/09/1907
Date de décès : 02/08/1944
Profession : Secrétaire de mairie, directeur d’un collège
    Localisation Ville : Avon (77210)
    Département : Seine-et-Marne
    Région : Ile-de-France

    L'histoire

    Le 15 janvier 1944, à dix heures du matin, une équipe de la Gestapo fit irruption à la mairie d’Avon (Seine-et-Marne) et procéda à l’arrestation de Paul Mathéry, secrétaire de mairie, et de Charles Ziegler, interprète. Dans la même foulée, des hommes de la Gestapo se présentèrent au Petit Collège d’Avon, internat catholique dirigé par le Père Jacques (Lucien Bunel*) de l’ordre des Carmes. Ils y procédèrent à l’arrestation du Père supérieur ainsi que de trois garçons juifs cachés dans l’établissement par ses soins. Le film de Louis Malle Au revoir les enfants (1987) a retracé cette tragédie. Paul Mathéry avait fourni aux trois enfants juifs les papiers qui leur assuraient une fausse identité. Il avait aussi établi des titres de ravitaillement. Paul en avait fait de même pour des résistants, des STO et de nombreux Juifs réfugiés à Avon. Il avait aussi hébergé à son domicile familial pendant plusieurs mois deux Alsaciens engagés de force dans l’armée allemande et déserteurs, dont son propre frère. Originaire du Bas-Rhin, il était grand patriote français et affichait une aversion prononcée à l’égard de l’occupant. Sous officier de réserve en 1939, il s’était réfugié en Suisse à la fin des opérations militaires. Interné, il s’évada pour rejoindre la France où il reprit un poste à la mairie d’Avon. Paul Mathéry et le Père Jacques se lièrent rapidement d’amitié réunis par leur rejet commun du nazisme. Ils comptaient parmi les fondateurs du réseau de Résistance « Vélites-Thermopyles », avec le maire d’Avon, Rémy Dumoncel*. Engagé dans le sauvetage de Juifs et de réfractaires, ce réseau transmit aussi de nombreux renseignements sur les mouvements des troupes allemandes autour de Fontainebleau. Paul avait l’avantage de parler allemand, ce qui facilita ses relations administratives avec la Kommandantur au bénéfice de la Résistance, jusqu’à son arrestation. Conduit à la prison de Fontainebleau, il y fut interrogé et torturé. Déporté à Mauthausen, il y périt le 2 août 1944, laissant derrière lui une femme et une fille de 12 ans.

    Le 21 janvier 2002, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Paul Mathéry, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Les Justes alsaciens
    Article de presse – La République de Seine-et-Marne du 20/10/2003
    Article de presse – Les Dernières Nouvelles d’Alsace du 16/10/2003

    Articles annexes




    Mis à jour il y a 3 mois.