Dossier n°9790 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2002

Olivier Guélat

Année de nomination : 2002
Date de naissance : 15/02/1909
Date de décès : 08/04/1998
Profession : Rédacteur à la Préfecture de la Seine

Suzanne Guélat Boeuf

Année de nomination : 2002
Date de naissance : 27/11/1912
Date de décès : 10/12/1973
Profession : Infirmière
    Localisation Ville : Paris (75013)
    Département : Paris
    Région : Île-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Suzanne Guelat était infirmière en chef à l’hôpital Henri Rousselle à Paris et Olivier, son mari, fonctionnaire à la Préfecture de la Seine. Ils avaient deux enfants en bas âge. En décembre 1943, le couple accueillit à son domicile Dwojra Guy-Orzechowska et sa fille Catherine de trois mois, rescapées d’un périple dramatique. Elles y trouvèrent refuge à titre gracieux pendant plusieurs semaines, jusqu’à leur départ dans le sud de la France. Dwojra, 23 ans, qui était juive s’était mariée en 1942 avec Jacques Guy, non-juif. Après la déportation de ses deux parents qui périrent dans l’Est, son frère, réfugié près de Grenoble, lui envoya avec un ami des faux papiers d’identité pour qu’elle puisse le rejoindre. Au lieu convenu, elle retrouva l’ami qui lui remit ses papiers avec un paquet de faux documents pour d’autres nécessiteux. Filés par la Gestapo, ils furent arrêtés sur le champ. Dwojra, conduite à la Rue des Saussaies, subit la torture sans rien dévoiler de sa filière mais avoua qu’elle était juive pour mettre fin aux supplices. Elle fut alors internée à Drancy dans l’aile des détenues à conjoints aryens. Comme elle était enceinte, Aloïs Brunner l’envoya sous bonne garde à l’Hôpital Rothchild où elle accoucha de Catherine le 1er octobre 1943. Elle soumit alors une demande pour faire bâptiser sa fille et reçut une réponse positive. Le 5 décembre, encadrées de trois policiers, Dwojra et son bébé dans les bras se rendirent à l’Eglise du Blvd de l’Hôpital pour la cérémonie qui fut l’occasion d’une évasion spectaculaire. Le curé détrompa la surveillance des policiers qu’il avait postés aux trois portes de devant de l’église et fit sortir Dwojra et sa fille par la porte arrière de la sacristie. Elles échappèrent à leurs gardes mais le curé fut arrêté. Une amie alertée adressa les fugitives aux Guelat. Elles étaient entièrement démunies et désemparées, Suzanne les accueillit comme des parents, leur offrit une chambre  et les nourrit ; elle découpa des torchons pour faire des couches de bébé. Les Guelat hébergèrent d’autres Juifs, résistants et parachutistes recherchés. Suzanne fut décorée pour ses nombreux services à la Résistance.        

    Le 1er août 2002, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Suzanne et Olivier Guelat le titre de Juste parmi les Nations.

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