Léon Babin




Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem


Reconnu(e) Juste parmi les Nations.
Retrouvez son histoire en cliquant sur le N° du dossier : 12855

Année de nomination : 2014 Lieu de la remise : Rainvillers (60650) Particularité : Aucune informationProfession : Maire – Gendarme à la retraite Localisation Ville : Rainvillers (60650)
Département : Oise
Région :

  • 12855

Personnes sauvées

    Lieu porteur de mémoire

    Date de Cérémonie de reconnaissance: 17 Janvier 2016 Date de naissance: 05 Septembre 1884 Date de décés: 18 Juin 1952
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    L'histoire

    René Dreyfus est né en 1897 en Alsace. Avec son épouse Louise ils habitent Saint-Cloud dans l’ouest parisien. Le couple a deux enfants, Solange née en 1936 et Jean-Louis né en 1938. René Dreyfus exploite la « scierie de Saint Paul » à Saint Paul dans l’Oise. En juin 1940, la famille part à Saint-Bonnet-en-Champsaur dans les Hautes-Alpes. Par la suite, la famille se regroupe dans l’Oise dans une maison située dans la scierie à la limite de Rainvillers.

    Selon les anti-juives, René Dreyfus ne peut plus diriger son entreprise. Il se confie à Léon Babin, maire de Rainvillers et les deux hommes deviennent amis. Léon Babin se propose comme « administrateur » de la scierie. La famille Dreyfus doit changer d’identité, s’appelle désormais Dremmond et doit se cacher. La famille Babin les héberge dans une dépendance de leur grande maison. Cette demeure est très isolée, située en bordure de forêt « le bois Belloy » sur le coteau du « Mont Rouge ». Les Dreyfus prennent souvent leurs repas chez Léon et Jeanine Babin. Ils passent des soirées ensemble.

    Léon Babin lui servant de prête-nom, René Dreyfus fait l’acquisition d’une maison voisine. Des travaux permettent aux Dreyfus, en cas de danger, de se rendre, par une trappe aménagée dans le grenier, chez les Babin. Au début de l’été 1943, la famille Dreyfus s’installe dans cette petite maison. Les Dreyfus (Dremmond) sont considérés comme des réfugiés, même si les habitants de Rainvillers se doutent de la vérité, ils ne les dénoncent pas. Solange ne va pas en classe. Madame Somemont, institutrice, lui donne des cours et à Jean-Louis, le soir dans le bureau du Maire.

    Le 4 janvier 1944, les Allemands cernent les maisons. René Dreyfus a tout juste le temps de s’enfuir dans la basse-cour des Babin, puis s’élance vers la forêt. Un travailleur de la scierie, Edouard Touquet l’aide à se cacher, puis des réseaux de résistance le prennent en charge.

    Une voisine a eu le temps de mettre les enfants en sûreté. Louis Mace et son épouse Simone, (la fille de Monsieur Babin), prennent les enfants dans leur appartement de Paris. Les enfants sont ensuite conduits par André Thiriez à Monts, en Indre et Loire dans la ferme « la Gagneraie » appartenant à la famille Dreyfus et tenue par Auguste et Hortense Marchand. Ils y sont entourés d’affection et y séjournent de février à septembre 1944. Louise Dreyfus les rejoint un peu plus tard.

    A la fin des hostilités, Monsieur « Dremmond » vient chercher sa famille et tous retournent à Rainvillers où René Dreyfus peut diriger à nouveau sa scierie.

    Le 7 Octobre 2014 ,l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Léon Babin et à son épouse Madame Jeanine Babin

    Notes

    Oise Hebdo 20 Janvier 2016



    Documents et articles annexes :

    Rainvillers honore la mémoire de ses Justes parmi les nations