Gaston et Lina Allibert
Lina et Gaston Allibert, agriculteurs, résidaient à Châteauneuf-de-Vernoux (Ardèche). N’ayant jamais pu avoir d’enfants, ils accueillaient régulièrement sous leur toit, avant et après la guerre, des enfants confiés par les services sociaux de la Dass. Ils adoptèrent l’un d’eux par la suite. Ainsi souvent avaient-ils sous leur garde de 8 à 10 enfants. En fin d’année 1942, ils recueillirent Claude et Gérard Lipovsky, deux garçons juifs de 11 et 9 ans. Originaires de Paris, ils s’étaient repliés avec leurs parents à Lyon à la suite de l’arrestation de membres de leur famille. Menacés par les rafles, leurs parents décidèrent alors de disperser la famille et de mettre les enfants en sécurité. Par l’intermédiaire d’une tante protestante (femme du Professeur Ernest Kahn), ils étaient en contact avec « L’Union Chrétienne des Jeunes Filles » qui les orienta vers la famille Allibert. L’arrivée des deux garçons ne suscita aucune réaction puisque les Allibert gardaient régulièrement des enfants étrangers sous leur toit. Personne ne connut leur identité juive. Claude et Gérard, inscrits à l’école sous de faux noms, participèrent régulièrement aux services religieux de la communauté protestante à laquelle le couple appartenait. Ils furent comblés d’affection et séjournèrent chez leurs sauveurs jusqu’à la Libération quand leurs parents vinrent les rechercher. Les deux familles maintinrent des liens durables et les deux garçons retournèrent régulièrement à Châteauneuf pour y passer leurs vacances, jusqu’au décès des Allibert. Ils vouèrent à leurs sauveurs une reconnaissance sans bornes.
Le 25 août 2003, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Lina et Gaston Allibert le titre de Juste parmi les Nations.
Le témoignage
La famille Lipovsky, composée des deux parents et de deux garçons, Gérard et Claude né le 16 juillet 1929, est parisienne depuis deux générations.
En 1942, ils sont avisés par téléphone par leur grand-mère de l’arrestation de leur grand-père et de son fils. Le père de Claude prend immédiatement la fuite, ce qui lui sauve la vie, des policiers français et un allemand étant venus l’arrêter au lendemain de sa fuite.
La mère et les deux garçons joignent le père à Lyon où il subsiste grâce à de petits boulots, puis il rejoint la Résistance.
Par l’intermédiaire d’une tante protestante ( femme du professeur Ernest Kahn ) qui facilite le contact avec » l’Union chrétienne des jeunes filles « , les deux garçons sont accueillis par Monsieur et Madame Gaston Allibert, agriculteurs, fin 1942.
Leur arrivée n’a suscité aucune réaction car les Allibert recevaient depuis toujours des enfants de la DASS.
Aucune rémunération n’a été demandée. Les enfants sous un faux nom allaient à l’école, au temple protestant, et étaient choyés par les Allibert. Après la guerre, les relations ont continué jusqu’à la mort des Allibert.
Documents annexes
Invitation cérémonie 22 février 2017 07:02:09 |