André et Clémence Baccary et leur fils Bruno en 1957

André Baccary était instituteur à l’école primaire de la rue Martel à Paris dans le 10ème arrondissement, où vivaient de nombreux émigrés juifs. Pour compléter ses revenus, André et sa femme Clémence, parents de trois grands garçons et une fille, accueillaient des enfants qui pour une raison quelconque, ne pouvaient rester chez leurs parents. Durant l’été, les Baccary et les enfants dont ils avaient la garde s’installaient dans leur maison de campagne dans le village of Montigny-le-Gannelon, dans le département d’Eure-et-Loir, à quelque 150 kilomètres de Paris, et leur fille Yvonne venait les aider. 

En 1939, deux garçons juifs âgés de 12 ans étaient pensionnaires chez les Baccary : Pierre Canetti dont le père était veuf et Henri Bronès dont la mère était restée bloquée à New York à la déclaration de la seconde guerre mondiale.

En juillet 1942, la police française mena une rafle dans le 10ème arrondissement de Paris et tous les Juifs n’ayant pas la nationalité française furent arrêtés et déportés dans des camps de concentration. Gidalia et Simha Zavarro firent appel aux Baccary pour héberger leurs trois enfants, Roger, Edith et Renée. Devant la situation devenue extrêmement dangereuse, Monsieur Baccary décida d’emmener les cinq enfants qu’on lui avait confiés dans sa maison de Montigny, qu’il avait laissée ouverte après les vacances d’été. Sa femme et sa fille restèrent avec les enfants pendant qu’il revint enseigner à Paris, les rejoignant pendant les weekends et les vacances. Monsieur Baccary réussit à obtenir des faux papiers d’identité pour ses pupilles ce qui lui permit de les inscrire à l’école du village. D’autres parents juifs apprenant que la maison d’été était ouverte, demandèrent également à Monsieur Baccary d’y accueillir et héberger leurs enfants. 

Fin 1942 et début 1943, d’autres enfants juifs arrivèrent à Montigny, dont Henri Pechtner âgé de 10 ans, Roger Friedmann âgé de 12 ans, et les trois enfants Osinski, Henri âgé de 10 ans, Albert âgé de 5 ans et le bébé Rachel. Les Baccary étaient des gens bons et généreux. Ils acceptèrent une compensation pour garder les enfants de la part des parents qui pouvaient payer, tout en continuant à héberger les jeunes enfants dont les parents ne pouvaient subvenir à leurs besoins. André Baccary, un blessé de la première guerre mondiale qui avait perdu une jambe, était très respecté par les villageois de Montigny. Il put ainsi obtenir des tickets d’alimentation grâce au secrétaire de mairie. De plus, il ouvrit son appartement de Paris aux parents Osinski ainsi qu’aux parents de Madame  Osinski, les Fidelman. Tous les enfants cachés par les Baccary furent protégés jusqu’à la Libération en août 1944. 

Le 3 février 2008, l’Institut Yad Vashem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur André Baccary, à son épouse Madame Clémence Baccary et à leur fille Yvonne Guillaume.

médaille des justes 18 nov 2009 BACCARY avec Nicole de Yad Vashem et Margot

remise de la légion d'honneur à Yvonne Baccary le 8 mai 2009 à Montigny-le-Gannelon

légion d'honneur

Panthéon

Documents annexes

Invitation cérémonieInvitation cérémonie
9 mars 2019 07:02:07
Hommage Roger zavaroHommage Roger zavaro
15 mai 2013 16:53:40