Jeanne Caillaud
Jeanne Caillaud était une jeune employée qui travaillait à la préfecture de Poitiers, dans la Vienne, en zone occupée. Au début de la guerre, un grand nombre de personnes évacuées de Metz furent installées à Poitiers, dont environ 2 000 Juifs. Dès les premiers jours de l’occupation, un camp de concentration fut établi à l’entrée de la ville sur la route de Limoges, dont il porta le nom. Des Juifs ne possédant pas la nationalité française y furent internés. Le camp de la Route de Limoges était géré par la préfecture et les gendarmes y assuraient l’ordre, tandis que le quartier-général des forces d’occupation allemandes était responsable de la supervision. Le jeune rabbin de la communauté de Metz, Elie Bloch, ainsi qu’un prêtre catholique, Jean Fleury (q.v.) prirent l’initiative de créer ensemble, spontanément, un réseau de volontaires pour aider les détenus. Jeanne Caillaud faisait partie de ce réseau et elle consacrait ses efforts à l’obtention de permis pour faire remettre les jeunes détenus en liberté. En été 1943 les autorités commencèrent à transférer les jeunes du camp à Drancy, d’où ils étaient déportés à Auschwitz. La situation ne cessait d’empirer. Le mois de juillet 1942 fut celui des arrestations massives de Juifs en zone occupée. De par ses fonctions à la préfecture, Jeanne était informée des rafles prévues; elle en communiquait immédiatement les détails au père Fleury. Dans plusieurs cas elle contacta directement les familles juives concernées, leur permettant de prendre la fuite avant l’arrivée des gendarmes. Elle risquait ainsi non seulement son poste, mais encore sa vie.
Le 25 octobre 1978, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Jeanne Caillaud le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
Jeanne Caillaud-Fayolle 21 février 2015 12:03:56 | |
Les enfants du secret 21 février 2015 12:03:01 | |
Témoignage de Sarah CAILLAUD, Petite-fille de Jeanne Caillaud 5 juin 2014 12:56:54 |