Louise Laffont habitait à Dargoire (Loire), petit village isolé non loin de Saint-Etienne, avec sa vieille mère. Elle avait un élevage de moutons. Son mari était prisonnier de guerre en Allemagne. En 1943, elle entendit dire que la Résistance cherchait une famille pour s’occuper d’une petite juive de trois ans dont les parents avaient pris la fuite au moment d’être arrêtés et déportés. Catholique fervente, Louise se déclara prête à accueillir l’enfant. C’est ainsi qu’Eva Grupper arriva chez les deux femmes, munie de faux papiers. Elle vécut un an et demi à Dargoire. Louise Laffont s’en occupa avec chaleur et dévouement. Pour ne pas éveiller les soupçons des gens du village, Eva l’accompagnait le dimanche à la messe. Louise prenait un grand risque en hébergeant une enfant juive. Particulièrement en 1944, alors que les forces allemandes qui battaient en retraite n’hésitaient pas à mettre le feu aux habitations de gens soupçonnés de cacher des Juifs. A la Libération, M. et Mme Grupper vinrent rechercher leur petite fille. La séparation fut douloureuse. Les deux familles restèrent en contact même après le départ des Grupper en Israël, et Louise Laffont vint rendre visite à Eva en 1983.

Le 18 janvier 1983, Yad Vashem a décerné à Louise Laffont le titre de Juste parmi les Nations.

 

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