Lucien Picot était inspecteur de police à Evian (Haute-Savoie). Informé, de par ses fonctions, des rafles en préparation, il en avertissait les Juifs. Il fournit également de faux papiers d’identité et des cartes d’alimentation à de nombreux Juifs qui avaient fait appel à sa générosité. Plus d’une fois, il fit usage de son coupe-file de police pour escorter des fugitifs en Suisse. Il connaissait pourtant le risque, son prédecesseur ayant été arrêté et déporté dans un camp de concentration pour être venu en aide à des personnes recherchées. Il sauva notamment la vie d’Eva Rosin, une juive allemande qui avait quitté Berlin en 1933 pour se réfugier à Evian. Il la convoqua un jour en 1943 et lui dit qu’une rafle des Juifs aurait lieu le lendemain : elle devait donc faire ses bagages et s’enfuir sans délai. Eva Rosin le remercia mais expliqua qu’elle ne pourrait aller loin : son passeport allemand était marqué de la lettre J (pour Juif) et la police arrêtait et contrôlait les gens dans la rue, les bus et les trains. Lucien Picot détruisit le passeport et lui donna une nouvelle carte d’identité. Elle put ainsi s’échapper. Il sauva aussi Isidore Nassi. Le jeune homme, qui vivait avec ses parents à Lyon, fut contraint de quitter cette ville avec eux lorsque les autorités de Vichy confisquèrent leur magasin. Réfugiés à Evian, les Nassi firent appel à l’inspecteur Picot qui leur fournit de faux papiers grâce auxquels ils eurent la vie sauve. Après la guerre, Isidore Nassi et Lucien Picot restèrent amis de longues années durant.

Le 18 avril 1989, Yad Vashem a décerné à Lucien Picot le titre de Juste parmi les Nations. 

 

PICOT Lucien

Exposition: Désobéir pour sauver

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