Shatta et Edouard Simon avaient fui Paris pour se réfugier à Moissac (Tarn-et-Garonne). Ce couple de Juifs français y ouvrit un centre relevant du Mouvement des Eclaireurs Israélites de France. L’établissement accueillait des centaines d’enfants juifs, des dizaines d’adultes et plusieurs familles juives qui s’étaient réfugiées elles aussi dans la ville. Il fonctionna sans encombre jusqu’à l’été 1942, où les rafles de Juifs se multiplièrent dans toute la France. Les Simon purent sauver leurs protégés grâce au secrétaire de mairie, Manuel Darrac (q.v.) et à son assistante Alice Pelous. Celle-ci vint en aide à Shatta et à Edouard, aux Juifs du centre et à tout autre Juif qu’on lui adressait, risquant ainsi sa vie sans demander la moindre rétribution. Elle leur fournissait de fausses cartes d’identité, des permis de résidence et des cartes d’alimentation qu’elle renouvelait chaque mois. Lorsque La Sixième, la branche clandestine du mouvement des Eclaireurs Israélites de France, établit un atelier de fabrication de faux papiers, Alice Pelous lui procura des cachets officiels. Elle prévenait également les Simon chaque fois que les autorités de Vichy demandaient aux Juifs de renouveler leurs permis. Elle continua son oeuvre de sauvetage même lorsque les Allemands firent leur entrée à Moissac et installèrent leur quartier général à côté de la mairie. Lorsque les Simon furent contraints de fermer le centre et d’en disperser les occupants, Alice prêta ses propres papiers d’identité à Shatta Simon, ce qui lui permit de circuler librement et de continuer à diriger l’équipe du centre, dont tous les membres étaient munis de faux papiers. Ils pouvaient ainsi aller voir les enfants juifs cachés et s’assurer qu’ils étaient bien traités.

Le 24 juin 1990, Yad Vashem a décerné à Alice Pelous le titre de Juste parmi les Nations.

 

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