L’histoire

Marie Junker
En 1937, Maria Junker, de nationalité suisse, était employée de maison chez les Blum à Belfort. Lorsque la guerre éclata, Marcel Blum, le chef de famille, fut mobilisé. Après l’armistice de juin 1940, Maria Junker décida de rester avec les Blum qui partirent se réfugier à Béziers (Hérault). Ils firent la connaissance d’un pédiatre juif qui travaillait pour l’OSE, le docteur Gaston Lévy. Il soignait les enfants de dizaines de réfugiés juifs qui affluaient dans le sud de la France. Il était assisté par une jeune doctoresse juive, Mme Cegla-Schrotter, et lui fit faire la connaissance de Maria Junker. Après la guerre, le docteur Lévy témoigna du soutien considérable apporté par la Suissesse à l’oeuvre de l’OSE. Maria Junker se chargeait d’apporter du ravitaillement aux réfugiés et aux médecins de l’organisation qui se cachaient; elle s’occupait tout particulièrement des enfants qu’elle cherchait à réconforter. Lors des déportations massives d’août 1942, elle réussit à placer dans des familles d’accueil de nombreux enfants juifs dont les parents avaient été déportés ou avaient dû s’enfuir. Le docteur Cegla accoucha d’un petit garçon, Alain, mais malade, affaiblie par les privations, elle fut incapable de prendre soin du nouveau-né. Maria Junker vint le chercher et le conduisit chez les Blum, où elle s’en occupa personnellement. Un peu plus tard, Mme Cegla et son mari, recherchés par les gendarmes, furent contraints de prendre la fuite. Maria Junker procura de faux papiers au petit Alain qu’elle fit porter sur son passeport suisse. Le consulat helvétique à Lyon découvrit l’affaire; Maria se rendit sur place et réussit à convaincre le consul de ne rien faire. Vers la fin de l’année 1943, l’OSE commença à évacuer les Juifs réfugiés dans ses institutions, où ils n’étaient plus en sécurité, et leur chercha des abris. Maria Junker escorta dix-huit jeunes de 13 à 16 ans, pensionnaires d’une maison d’enfants à Limoges, et leur fit passer clandestinement la frontière suisse. Puis elle suivit la famille Blum, partie chercher un asile plus sûr à Saint-Benoît-du-Sault (Indre). Là, elle mit ses services à la disposition de la Résistance (Voir Clément, Maurice), portait de la nourriture aux maquisards malades et cachait des déserteurs. Elle organisa un cours de secourisme pour les épouses des résistants. En 1944, elle accepta courageusement de se charger de renseigner les résistants sur les mouvements des troupes allemandes dans la région.

Le 10 juillet 1973, Yad Vashem a décerné à Maria Junker-Kissling le titre de Juste parmi les Nations. 

 

Documents annexes

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