Les Ejnes, Juifs d’origine polonaise, s’étaient établis avant la guerre à Reims (Marne) où ils vivaient avec leurs trois fils, Henri, né en 1921, Maurice, né en 1923 et Serge, né en 1924. En 1941, la situation des Juifs dans la France occupée devint de plus en plus périlleuse et les arrestations se multiplièrent. Maurice Ejnes était alors apprenti auprès d’André Laurent, contremaître dans une grande fabrique de verre à Reims. André, qui frisait la quarantaine, était marié et père de deux enfants, un garçon de dix ans et une petite fille d’un an et demi. Il savait que Maurice était juif et lui offrit généreusement son aide, lui proposant même de cacher la famille en cas de nécessité. Au début de l’année 1942, M. et Mme Ejnes apprirent qu’ils figuraient sur la liste de Juifs à arrêter et quittèrent leur appartement. Leurs trois fils trouvèrent asile chez les Laurent qui les accueillirent chaleureusement malgré le danger qu’ils couraient en hébergeant des Juifs. Comme ils étaient recherchés, les garçons ne pouvaient faire renouveler leurs cartes d’alimentation. André et Lucienne partagèrent avec eux leurs maigres rations. Au bout de deux mois, Henri et Maurice quittèrent Reims; Serge vécut encore un an et demi chez les Laurent avant de s’enfuir à son tour. Il partit pour Lyon avec l’aide d’un collègue, Daniel Bachet (q.v.). Les Laurent vinrent également en aide à Esther Kiski, la cousine des Ejnes, qui arriva chez eux après le départ des trois frères. Lucienne Laurent lui donna la carte d’identité qu’elle avait jeune fille et Esther devint « Lucienne Chauvet » jusqu’à la Libération.

Le 21 juillet 1993, Yad Vashem a décerné à André et Lucienne Laurent le titre de Juste parmi les Nations. 

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