Jean Phillipe
Vers la fin de l’année 1942, Jean Philippe, qui avait alors 37 ans, fut nommé commissaire de police du second arrondissement de Toulouse (Haute-Garonne) après de nombreuses années de service dans l’armée et dans la police. L’officier, qui faisait de la Résistance au sein du réseau « Alliance », put ainsi éviter l’arrestation à de nombreux résistants. En janvier 1943, il reçut l’ordre de remettre aux Allemands la liste de tous les Juifs de son arrondissement. Jean Philippe refusa tout net et présenta sa démission dans une lettre où il condamnait vigoureusement le gouvernement de Vichy et sa politique de collaboration. Il écrivait notamment ne pouvoir continuer à servir un régime qui ne répondait plus aux idéaux de la France à laquelle il avait prêté serment. Il soulignait aussi que les Juifs avaient tout autant le droit à la vie que les autres, le premier ministre Pierre Laval compris. Jean Philippe passa dans la clandestinité après l’envoi de cette lettre. Il continua à se battre contre l’occupant à partir de son nouveau quartier-général de Beaumont-de-Lomagne. Une imprudence de ses collègues le perdit : arrêté par la Gestapo le 28 janvier 1943, il fut torturé pendant son interrogatoire, puis incarcéré à Karlsruhe, en Allemagne, où il fut exécuté le 1er mars 1944. Lucien David Fayman, un résistant membre du réseau clandestin juif « La Sixième », témoigna après la guerre que le commissaire Jean Philippe l’avait aidé à obtenir de faux papiers avec d’authentiques cachets pour des jeunes Juifs que la Sixième s’apprêtait à faire passer en Suisse ou à cacher en France.

Le 2 janvier 1995, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Jean Philippe le titre de Juste parmi les Nations. 

 

Exposition: Désobéir pour sauver

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