Jules et Odette Hébrard habitaient à Lasalle, un village du Gard à majorité protestante. En juin 1942, le pasteur Saint-Martin, qui faisait partie du réseau de sauvetage animé par le pasteur Boegner (q.v.), demanda à ce couple de paysans d’accueillir la petite Anne-Gilberte Stemmer, âgée de quatre ans. Ses parents, qui fuyaient les persécutions antisémites, voulaient la laisser en lieu sûr. Les Hébrard, qui n’avaient pas d’enfants, acceptèrent. Pendant les deux années qui suivirent ils furent la famille adoptive de la petite qui les appelait Tata et Tonton. L’enfant allait à l’école et fréquentait l’église avec ses « parents », se conduisant en tous points comme une petite villageoise. Lorsque, à la fin de 1942, Jules Hébrard fut nommé garde-champêtre, il reçut un appartement de fonction à la mairie et toute la famille, Anne-Gilberte comprise, s’y installa. Lorsque M.Stemmer vint rechercher sa fille à la Libération, l’enfant l’avait oublié et ne voulait pas quitter ses parents d’adoption, pour lesquels son départ fut un déchirement. Anne-Gilberte resta en contact avec eux et leurs liens se poursuivirent même après que les Hébrard eurent adopté deux enfants.
Le 9 décembre 1996, Yad Vashem – Instutut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Jules et Odette Hébrard le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
Dossier 7424 – Hebrard; Articles de presse 3 décembre 2011 17:27:34 |