Vigne Germaine
Germaine Vigne résidait à Graçay (Cher) avec son fils, 11 ans. En septembre 1939, les Langman, Juifs polonais de Paris, s’y installèrent. M. Langman décida un jour de remonter clandestinement dans la capitale pour ses affaires et fut arrêté. Il réussit à s’évader et à rejoindre Graçay mais dès lors sa famille vécut sous la menace constante. Sa femme Chana s’engagea comme employée de ferme pour nourrir la famille et leurs trois enfants furent mis en nourrice. M. Langman s’aventura à nouveau à Paris et fut arrêté une seconde fois. Interné à Drancy, il réussit à sauter du train en partance vers l’Est mais les Allemands retrouvèrent sa famille. En 1943, la Gestapo accompagnée de deux gendarmes se présentèrent à son domicile de Graçay et ordonnèrent à Chana de faire sa valise le temps d’aller chercher ses enfants chez leurs nourrices. Une fois la famille rassemblée dans la cour, Chana demanda à aller aux toilettes, situées dans un cabanon au fond du jardin. Elle en reçut la permission, les enfants gardés en otages sous les yeux des curieux. L’attente se prolongea mais Chana ne revenait pas. Les gendarmes partirent à recherche et fouillèrent tout Graçay sans succès : elle s’était volatilisée sans laisser de traces. A la tombée de la nuit, ils abandonnèrent leur poursuite ainsi que les enfants, pensant qu’elle s’était jetée dans le puits par dépit. De fait, Chana s’était enfuie par le portail arrière du jardin, évaluant que sans elle les chances que ses enfants fussent épargnés étaient plus grandes. Dans sa fuite, elle frappa chez le curé qui la repoussa, chez l’instituteur qui la repoussa. Soudain, entre l’école et l’église, une porte s’ouvrit et elle entendit une voix de femme « Mme Langman, venez par ici ! ». C’était Germaine Vigne qui avait suivi le drame de la fenêtre de sa maison. Elle l’hébergea et la nourrit à titre gracieux pendant quelques temps, se soucia du bien être des enfants renvoyés chez leurs nourrices, les rassura et couvrit les visites de nuit que Chana leur rendait. Grâce à sa audace, Chana et ses enfants ont échappé à la déportation.    

Le 21 janvier 2002, Yad Vashem a décerné à Germaine Vigne le titre de Juste des Nations. 

 

Galerie: Les Justes parmi les Nations de Saint-Amand-Montrond et de son arrondissement

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