Bar-le-Duc – L’histoire apprise autrement

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Dossier n°

12855

Bar-le-Duc – L’histoire apprise autrement

Du 08/06/2017

 

 

 

 

Parmi les tableaux interprétés par les élèves, l’asile que des familles proposent à des juifs qui viennent de sauter des wagons pour échapper aux camps de concentration et à la mort.  Photos K.D.

« Quiconque sauve une vie, sauve l’humanité ». Il y a quelques mois encore, cette phrase était inconnue des élèves de la classe de 1re bac pro Commerce du lycée Zola. Jusqu’à ce que leurs profs de lettres et d’histoire, Ghyslaine Schweizer et Audrey Claude, décident de les immerger dans la Seconde Guerre mondiale.

Les élèves ont découvert l’histoire des évadés de Drancy, ce groupe de détenus juifs surpris en train de creuser un tunnel d’évasion dans les caves du camp. Ces évadés ont été mis dans le convoi n° 62 le 20 novembre 1943, direction Auschwitz. Ils ont profité de ce que le train ralentissait dans la côte de Lérouville pour sauter en marche. Certains ont été recueillis par la population locale, comme Joseph Cajgfinger et Roger Gerschel. Les familles qui les ont recueillis à Longeville-en-Barrois deviendront des « Justes parmi les Nations ».

De cette histoire vraie, les élèves ont tiré une pièce de théâtre et leur projet (le seul en Meuse) a été retenu par le Mémorial de la Shoah. « Le projet devait être lié directement à l’histoire de la déportation des juifs et si possible à l’histoire locale », rappelle Ghyslaine Schweizer.

Après avoir visité le Mémorial de la Shoah, puis participé à un voyage d’études au camp d’Auschwitz en Pologne en mars dernier, les lycéens sont montés sur les planches devant leurs camarades et professeurs. Jean Manchette, déporté meusien, était aussi présent : il a salué le travail des élèves « qui se sont souvenus de comment ça se passait dans le train. »

Si les lycéens ont ainsi rendu un hommage aux déportés, de son côté Olivier Wambecke, directeur académique des services de l’Education nationale, qui assistait à la représentation, a souligné « la qualité du travail des élèves, de l’interprétation. » Il met aussi en avant « la dimension collective du projet avec des élèves qui n’étaient pas sur scène. Par ce collectif, ils ont montré que la guerre révèle peut-être le pire de l’homme, mais aussi le meilleur ».

Les enseignantes en sont convaincues : « Cette expérience remplace tous les cours théoriques. »

K.D.