Brûlon : 70 ans après, Léon et Hortense Coudreuse reconnus “Justes de la Nation”
Du 11/06/2014
Une cérémonie officielle, en présence de nombreuses personnalités, s’est déroulée hier dimanche, au 18 BD de la Gare, devant la maison qui a accueilli et sauvé pendant la guerre deux petites filles juives.
En présence des délégués du comité français pour Yad Vashem, du ministre aux Affaires administratives de l’Ambassade d’Israël en France, de Stéphane Le Foll, ministre, Marie-Elisabeth Lemaitre a reçu, à titre posthume, au nom de ses grands-parents, Hortense et Léon Coudreuse, et de leur fille Simone, la médaille et le diplôme des Justes parmi les Nations.
Brûlon s’apprête à accueillir une cérémonie que peu de communes ont l’honneur d’accueillir : une cérémonie officielle de reconnaissance de Justes de la nation. Deux petites filles juives ont été cachées durant la guerre par une famille de Brûlonnais, Léon et Hortense Coudreuse. 70 ans plus tard, l’une des deux fillettes, Monique Rubinsztein désormais Monique Poillot et âgée de bientôt 80 ans, est parvenue à obtenir pour eux le titre de Juste de la nation, après plusieurs années de démarches (lire ci dessous).
Son père déporté
1942 : la situation des Juifs n’est plus tenable à Paris. Monique Rubinsztein qui « avant guerre vivait confortablement » voit son cocon éclater. Son père a été déporté en 1941. Elle vit encore avec sa mère et sa soeur, Eliane, mais la chasse aux Juifs s’amplifie dans la France de l’occupation. « Ma soeur, malade, a été envoyée à Brûlon chez une amie de ma tante ». A Paris, Monique « porte l’étoile jaune et se fait insulter par ses camarades ». Les Nazis s’en prennent désormais aux femmes et aux enfants.
Cachées à Brûlon
Sa mère décide de cacher sa deuxième fille et supplie la famille Coudreuse de Brûlon, qui accueillait déjà sa première fille, Eliane, d’accueillir également Monique. Le couple accepte. Ses deux filles cachées, Mme Rubinsztein, va se cacher à Paris. Monique découvre alors la vie brûlonnaise. « Nous étions appelées les petites Coudreuse et nous allions à l’école libre ». Seules les enseignantes connaissaient l’identité des deux fillettes.
La guerre s’achève, la soeur de Monique rentre vivre avec sa mère à Paris. Monique de son côté ne veut pas quitter les Coudreuse. « Je ne voulais pas faire de la peine à Mme Coudreuse en partant ».
La fillette rentre finalement à Paris en 1947. Mais elle n’a jamais oublié Brûlon et la famille qui l’a accueillie et lui a sauvé la vie. Elle va dimanche, à titre posthume malheureusement, leur rendre hommage en ayant obtenu pour eux la reconnaissance de Justes de la Nation.
Monique Rubinsztein est au centre de la photo, assise sur les genoux de Madame Coudreuse. Au 1er rang assis : Melle Serru, directrice de l’école, Mme Roy puis sa sœur, Mme Mauboussin, Monique Rubinsztein sur les genoux de Mme Coudreuse, M. le Curé Lacombe et M. Coudreuse. Sont debouts : Melle Louise maîtresse d’école, Simone Coudreuse, Melle Léturmy institutrice, Eliane, la sœur de Monique, puis Germaine la fille de M. et Mme Roy, puis M. Roy.
Article lié au Dossier 12427