Cantaliens Justes parmi les Nations : pourquoi il faut aller voir l’expo

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À Aurillac, la préfecture accueille en ces murs une exposition qui rend hommage aux Justes parmi les Nations du Cantal. Portée par l’Office national des combattants et des victimes de guerre en partenariat avec le Comité français pour Yad Vashem, elle circulera dans les communes qui comptaient les Justes du Cantal. En février, elle se tiendra au centre Pierre-Mendès-France, à Aurillac.

Dix panneaux retracent la vie des 35 Justes parmi les Nations du Cantal reconnus par Yad Vashem. Le titre a été décerné à 4.206 personnes en France, et 28.217 dans le monde. L’exposition Les Justes du Cantal, réseaux et portraits vient d’être inaugurée à la préfecture du Cantal. Laurent Buchaillat, préfet du Cantal, a livré un discours bouleversant. « C’est contre les Juifs que s’est déchaînée avec le plus de violence et de cruauté la folie nazie. Ce sont eux qui ont payé le tribut le plus effrayant, 6 millions d’êtres humains, assassinés. »

Le préfet a souligné, en ces termes, le rôle des Justes parmi les Nations pendant la Seconde guerre mondiale. « Ces hommes et ces femmes qui ont recueilli, protégé ou défendu une ou plusieurs personnes menacées de génocide, eurent, avec les résistants, l’honneur de la France. Anonymes, agissant seuls, pour la plupart, ou organisés dans les réseaux de résistance, ces hommes et ces femmes ne voulaient rien d’autre que se savoir en accord avec la règle morale, guidés par leur conscience. » Et de poursuivre : « Ces Justes ont mêlé à jamais l’histoire de leur vie à celle d’hommes, de femmes et d’enfants. Le hasard, une connaissance, la situation de danger les avaient amenés à se croiser. Il en est souvent ressorti des liens très forts. »

35 personnes reconnues Justes parmi les Nations par Yad Vashem

Sur les 35 Justes parmi les Nations du Cantal, sept ont été reconnus en 2021, dont six à titre posthume. L’exposition en place pour le moment à la préfecture explique les réseaux et les parcours de vie de ces Cantaliens. « Dans le Cantal ils s’appelaient Ferrières, Lavialle, Bonhoure, pour n’en citer que quelques-uns. Certains, agents d’État, ont mené une double vie, s’engageant dans des mouvements de résistance, tout en restant à leur poste, ils devinrent pour la première fois de leur existence des hors-la-loi. Ils s’improvisent faussaire… La veille des rafles, ils préviennent des familles juives concernées, parfois de façon massive, comme le fera Abel Enjalbert, du commissariat de police d’Aurillac ou encore du personnel de la préfecture du Cantal, comme Jeanne Lavialle. » Des désobéissances très risquées qui peuvent aller jusqu’à la déportation, qui révèlent les valeurs humaines et citoyennes qui ont inspiré ces Justes. Sur le site de Yad Vashem, un témoignage audio de Marthe Barnet Cambou peut être écouté.
Réalisée par l’Office national des combattants et victimes de guerre du Cantal en partenariat avec le Comité français pour Yad Vashem, dont l’une des fonctions est de transmettre, l’exposition a reçu le soutien de la délégation départementale du Cantal aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes. Elle circulera dans le département, dès le mois de février. Un support pédagogique sous forme de quiz de dix questions est également mis à la disposition des établissements scolaires pour approfondir les différents panneaux. Un programme culturel sera aussi proposé plus tard, autour de l’exposition, avec des ciné-débats.

Anna Modolo pour le journal « La montagne »

Les Justes du Cantal