CAPTIVITES, l’art aux prises avec les camps
IMRE KERTESZ Être sans destin, 1975
« De son arrestation, à Budapest, à la libération du camp, un adolescent a vécu le cauchemar d’un temps arrêté et répétitif, victime de l’horreur concentrationnaire que de l’instinct de survie qui lui fit composer avec l’inacceptable. Parole inaudible avant que ce livre ne vienne la proférer dans toute sa force et ne pose la question de savoir ce qu’il advient de l’humanité de l’homme quand il est privé de tout destin.
Cette oeuvre dont l’élaboration a requis un inimaginable travail de distanciation et de mémoire dérangea tout autant ceux qui refusent de voir en face le fonctionnement du totalitarisme que ceux qui entretiennent le mythe d’un univers concentrationnaire manichéen.
Un livre à placer à côté du
Si c’est un homme de Primo Lévi. Enfin reconnu, Imre Kertész a reçu en 2002 le prix Nobel de littérature pour son oeuvre qui dresse l’expérience fragile de l’individu contre l’arbitraire barbare de l’histoire. »
OLIVIER MESSIAEN Quatuor pour la fin du temps, 1941
« Hiver 1941. Haute-Silésie. Pologne. La température moyenne avoisine les moins vingt degrés. Désoeuvrés, épuisés, couverts de vermine, des milliers de prisonniers sont conduits au Stalag VIII A.
Parmi eux, Olivier Messiaen, déjà reconnu comme l’un des plus grands compositeurs de son époque, et quelques musiciens avec lesquels il se lie d’amitié.
Fort de ces rencontres de hasard, Messiaen poursuit son oeuvre. En quelques semaines, il met la touche finale à son
Le 15 janvier 1941, le temps suspend son vol. Sur la scène du théâtre du Stalag, quatre hommes faméliques, cheveux rasés, sabots aux pieds, interprètent le
Olivier Messiaen est au piano, Etienne Pasquier au violoncelle, Henri Akoka à la clarinette et Jean Le Boulaire au violon. De leurs doigts engourdis, de leurs instruments mal accordés surgit la grâce.
Ce jour-là, pour des centaines de prisonniers, la foi en l’homme renaît ».
Quatuor pour la fin du temps.Quatuor :Si c’est un homme de Primo Lévi. Enfin reconnu, Imre Kertész a reçu en 2002 le prix Nobel de littérature pour son oeuvre qui dresse l’expérience fragile de l’individu contre l’arbitraire barbare de l’histoire. »