Hanka Pilichowska sauvée par son amie Zofia Jezewska
Bibliothèque Polonaise de Paris (BCFYV / DR).
Histoire d’une Juste Polonaise
honorée à Paris
A titre posthume, la Médaille et le Diplôme de Juste parmi les Nations au nom de Zofia Jezewska, ont été remis à son fils Christophe le 10 Mars 2010. Cette cérémonie s’est déroulée dans le cadre historique de la Bibliothèque Polonaise de Paris, dans l’Ile Saint-Louis.
Schlomo Morgan, Ministre-Conseiller, représentait l’Ambassade d’Israël à Paris et Louis Grobart, le Comité Français pour Yad Vashem dont il assume la Vice-Présidence.
Synthèse du dossier de Yad Vashem :
– « Avant la guerre, Hanka Pilichowska, la juive, et Zofia Jezewska, la chrétienne, sont déjà des amies. Zofia, son mari et leur fils encore bébé, Christophe, vivent Ulica Rybaki à Varsovie, non loin de la Vistule.
Lors des hostilités, l’époux de Zofia, officier, est fait prisonnier par les nazis et va rester interné dans un Oflag en Poméranie. Les parents de Zofia viennent vivre chez leur fille. L’appartement, au 1er étage, est situé au-dessus d’un logement occupé par un groupe d’officiers allemands !
Zofia, bravant tous les dangers et émue par le sort subi par les juifs, va s’efforcer de leur venir en aide et ce en dépit de plusieurs dénonciations.
Plus encore, en 1941, lorsque Hanka parvient à s’échapper du Ghetto avec sa nièce de 9 ans, Ela Totengrebel, dont la mère a été abattue par la Gestapo, c’est sur la proposition de Zofia qu’elles vont se réfugier chez elle. Pour subvenir aux besoins de toute la maisonnée, les deux amies vont créer un atelier de couture.
En leur ouvrant sa maison, Zofia a pris des risques considérables pour sa famille et pour elle-même car tout polonais soupçonné d’aider des juifs était passible de la peine de mort immédiate. Zofia a donc fait preuve d’un immense courage en cachant chez elle les deux réfugiées. Hanka et Ela furent ainsi sauvées.
Après la guerre, Ela partit pour Israël et Hanka pour l’Australie. Les deux amies se revirent pourtant à deux reprises, une fois à Varsovie et, pour la dernière fois à Sydney, où la communauté juive réserva un accueil chaleureux à Zofia.
Zofia, décédée en 1995, repose au cimetière de Lodz auprès de son mari, dont elle avait pourtant divorcé après la guerre. »