Justes parmi les Nations : Paul et Régine Girard honorés à Chinon

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Dossier n°

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Justes parmi les Nations : Paul et Régine Girard honorés à Chinon

Du 09/06/2016

 

 

 

 

 


 

Henri Muflasz (chemise noire) et Janine Souvant Girard (veste blanche) © Radio France – Marie-Ange Lescure
Paul et Régine Girard ont reçu ce jeudi la médaille de Justes parmi les Nations pour avoir gardé et protégé trois petits garçons juifs âgés de 10, 11 et 13 ans en 1943. Ils les ont accueillis chez eux pendant trois ans.

Henri et Janine étaient installés au premier rang de cette cérémonie ce jeudi dans la salle Olivier Debré de la Mairie de Chinon pour recevoir la médaille de Justes parmi les Nations. Lui a 85 ans et elle 63 ans. Ils se sont rencontrés il y a seulement deux ans mais depuis 70 ans leurs vies sont intimement liées.

1943 : Henri, Simon et leur cousin Paul arrivent à Chinon

Au début de l’année 1943, un ami de la famille Muflasz conseille de cacher les enfants chez un couple d’amis. L’épouse de l’ami de la famille est originaire de Chinon, elle accompagne les enfants chez Paul et Régine Girard.  Paul Girard travaille à l’EDF à Chinon. Régine est femme au foyer. Les Girard vont pendant 3 années présenter les enfants comme de vagues parents.  Les 3 enfants juifs sont aussitôt inscrits à l’école publique en face de la maison et pendant ces trois années, ils vont mener une vie presque ordinaire chez Paul et Régine Girard.

Les parents de Henri et Simon et leur petite soeur de 2 ans à l’époque ont été déportées et sont morts à Auschwitz.  A la fin de la guerre, le cousin Max Perl retrouve sa mère. Henri et Simon seront eux hébergés par l’OSE (Oeuvre de Secours aux Enfants).

Le 27 mai 2014, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem décerne le titre de « Justes parmi les Nations » à Paul et Régine Girard

Ce jeudi, en mairie de Chinon, l’un des vice-présidents du Comité français pour Yad Vahsem avait fait le déplacement pour remettre à Janine Souvant, la fille de Paul et Régine Girard, la médaille des Justes parmi les Nations qui honore les hommes et les femmes qui ont sauvé pendant la guerre des Juifs au mépris de leur propre vie et de leur liberté.

L’émotion était forte pour cette cérémonie à laquelle participaient les deux familles toutes générations confondues.

Le peuple juif n’oubliera ni les bourreaux ni leurs collaborateurs. Il se souviendra à jamais de ces justes, véritable lumière des Nations » – François Guguenheim Vice-Président du Comité français pour Yad Vashem.

Des êtres ordinaires qui ont accompli des choses extraordinaires dira-t-il également avant de remettre la médaille à Janine pour honorer ses parents.

François Guguenheim Vice-Président du Comité frnaçais pour Yad Vashem.

C’est bien pour se souvenir et transmettre l’histoire aux jeunes générations que le Mémorial de la Shoah Yad Vashem à Jérusalem honore de leur vivant ou à titre posthume des personnes ordinaires qui ont réalisé des actions extraordinaires. Des actions dont ils n’ont pour la plupart laissé aucune trace ni même fait le récit à leur propre famille

Janine Souvant Girard, la fille de Régine et de Paul Girard est née bien après la guerre et elle n’a connu l’histoire que grâce à une voisine de ses parents.

Janine n’a jamais entendu ses parents raconter l’histoire de ces 3 enfants

Henri Muflasz, son frère et son cousin sont revenus plusieurs fois à Chinon rencontrer Paul et Régine Girard.

Les 3 enfants se sont réfugiés à Chinon grâce à une amie de leur famille

Et malgré les circonstances, la guerre, l’absence des parents et la présence de l’occupant allemand, ces années passées à Chinon ont été de vraies années d’enfance pour Henri, Simon et leur cousin

 Les 3 enfants ont été présentés à tout le monde comme de « vagues parents »

Janine n’a découvert que beaucoup plus tard l’histoire des trois garçons juifs réfugiés chez ses parents. Elle est née bien après la guerre et c’est grâce   à une voisine qu’elle a trouvé l’adresse d’Henri et a décidé de lui écrire. Les deux familles se sont retrouvées d’abord à Paris

Janine était entourée de son fils et de ses petites filles

Chinon fait désormais partie de « l’ADN » des deux familles, liées par l’humanité et le courage de Paul et Régine Girard. Le fils d’Henri l’accompagnait pour cette cérémonie d’hommage

 Le fils d’Henri est retourné avec son père sur les lieux où il avait vécu

 Pour le fils de Janine, c’est comme un mystère dévoilé sur l’héroïsme de ses grand-parents

 C’est aussi une façon de passer le flambeau aux générations futures

 Et les plus jeunes générations des deux familles étaient présentes

 Julie 16 ans la petite fille de Janine Souvant Girard

Henri est venu seul pour cette cérémonie d’hommage, son frère Simon malade n’avait pas pu se déplacer et son cousin Max est décédé il y a quelques années comme Paul et Régine Girard, désormais Justes parmi les Nations gravés dans la pierre de Yad Vashem à Jérusalem.

Marie-Ange Lescure, France Bleu Touraine