Les sympathies de Céline
« Rendre hommage à Céline » ?!?
Très régulièrement se succèdent les tentatives de gommer, de rendre moins odieuses les multiples pages signées de Louis-Ferdinand Céline, pages qui persistent et signent un antisémitisme fondamental.
Dernier essai, celui de Mario Vargas Llosa.
Libération, Livres :
– « L’écrivain péruvien naturalisé espagnol Mario Vargas Llosa a rendu hommage à l’écrivain français Louis-Ferdinand Céline (1894-1961), qu’il considère comme le « dernier auteur maudit » produit par la France, dans l’édition dominicale du quotidien espagnol El Pais. Sous le titre « le dernier maudit », l’auteur de la « Fête au bouc », écrit que « beaucoup refusent de reconnaître le talent de Celine à cause de ses sympathies hitlériennes, mais personne n’a décrit aussi bien que lui, avec une intuition géniale, cette humanité obtuse et stupide ».Vargas Llosa affirme dans l’article que « Voyage au bout de la nuit » et « Mort à crédit » ont été une « véritable révolution » de l’art narratif de l’époque. » (23 mars 2008)
Et voilà ! En un tour de plume dans l’encrier de Mario Vargas Llosa, Céline n’avait qu’un tort : « ses sympathies hitlériennes »…
Celles et ceux qui se frottèrent scolairement au grec ancien, se souviennent de l’étymologie : sun = « avec » / pathos = « souffrance ». La sympathie, c’est « souffrir avec »…
Céline en deviendrait un écrivain sensible. Seulement coupable d’avoir éprouvé de la compréhension et de l’empathie pour le nazisme.
Mai 1941. Conférence à l’Institut des Questions Juives. Un connaisseur : Louis-Ferdinand Céline (L. F. Destouches 1894 – 1961)
Pour ranimer des mémoires défaillantes voire complaisantes quand elles ne sont pas celles de négateurs actifs, voici quelques exemples concrets de la prose célininenne.
Avec toutes nos excuses pour les blessures que peuvent rouvrir ces passages insupportables de haine. Mais en l’état, il est préférable de revenir aux sources : écrits et autres publications de cet antisémite dont il ne suffit pas d’affirmer qu’il est ignoble. Il le prouve par lui-même.
Céline ? Un intellectuel volontairement collaborateur de la politique d’extermination de la Shoah !
Citations :
– « Je me sens très ami de Hitler, très ami de tous les Allemands, je trouve que ce sont des frères, qu’ils ont bien raison d’être racistes. Ca me ferait énormément de peine si jamais ils étaient battus. Je trouve que nos vrais ennemis c’est les Juif et les francs-maçons. » (L’Ecole des cadavres, p. 198, novembre 1938).
– « Les juifs, racialement, sont des monstres, des hybrides, des loupés tiraillés qui doivent disparaître. […] Dans l’élevage humain, ce ne sont, tout bluff à part, que bâtards gangréneux, ravageurs, pourrisseurs. Le juif n’a jamais été persécuté par les aryens. Il s’est persécuté lui-même. Il est le damné des tiraillements de sa viande d’hybride. » (Idem, p. 108).
– « Il {Céline} dit combien il était surpris, stupéfait, que nous, soldats, nous ne fusillions pas, ne pendions pas, n’exterminions pas les Juifs, – il est stupéfait que quelqu’un disposant d’une baïonnette n’en fasse pas un usage illimité. » (7 décembre 1941) Ernst Jünger, Journal, T. I, 1941-1943, Julliard.
– « Chaque fois que Hitler prend la parole, il engage formellement la responsabilité des Juifs quant au déclenchement de la guerre européenne. Alors, pourquoi vous, qui voulez vous incorporer dans le National-Socialisme, n’engagez-vous pas également cette responsabilité ? Autre question. Etes-vous raciste comme tous les nationaux-socialistes dont Hitler fut, dès la première heure, le porte-parole, ou êtes-vous antiraciste ? Si vous êtes raciste, pourquoi n’en parlez-vous jamais ? « (Au Pilori, 11 décembre 1941).
– « Racisme fanatique total ou la mort ! » (« Lettre à A. Laubreaux », Je suis partout, 22 novembre 1941).
– « Le Juif n’est pas tout mais il est le diable et c’est suffisant. Le Diable ne crée pas tous les vices mais il est capable d’engendrer un monde entièrement, totalement vicieux. » (« Lettre à Lucien Combelle », in P. Alméras, Les idées de Céline, Berg).
– « Bouffer du juif, ça ne suffit pas, je le dis bien, ça tourne en rond, en rigolade, une façon de battre du tambour si on saisit pas les ficelles, qu’on les étrangle pas avec. Voilà le travail, voilà l’homme. » (Les Beaux Draps, p. 115, 1941).
– « Volatiliser sa juiverie serait l’affaire d’une semaine pour une nation bien décidée. » (« Lettre à J.Doriot », Cahiers de l’émancipation nationale, mars 1942).
– « Nous nous débarrasserons des Juifs, ou bien nous crèverons des Juifs, par guerres, hybridations burlesques, nègrifications mortelles. Le problème racial domine, efface, oblitère tous les autres. » (L’ Ecole des cadavres, p. 216).
– « Distinction entre les bons Juifs et les mauvais Juifs ? Ca rime à rien ! Les Juifs possibles, les patriotes, et les Juifs impossibles, pas patriotes ? Rigolade ! Séparer l’ivraie du bon grain !… Le chirurgien fait-il une distinction entre les bons et les mauvais microbes ? » (L’Ecole des cadavres, p. 260).
Fac-simile de « Notre Combat pour la Nouvelle France Socialiste », 4 septembre 1941. In : P-A Taguieff, G. Kauffmann, M. Lenoire, « L’antisémitisme de plume. 1940-1944, études et documents », Berg Int. Ed., 1999.