Quand l’histoire creusoise rejoint l’Histoire
entourant la nouvelle stèle : Guillaume Thirard, directeur de cabinet du Préfet, M. Habif, délégué de Yad Vashem, le colonel Lahav et M. Foulon, maire de Boussac.
Journée Historique pour Boussac, la Creuse, le Limousinæ. Une cérémonie d’hommage aux Déportés juifs et aux Justes parmi les Nations s’est tenue à Boussac (*). Depuis près d’un an, le maire Franck Foulon, son adjoint René Pichon et ses conseillers, ont travaillé à l’organisation de cette journée d’hommage.
Après la montée des couleurs, la batterie-fanfare des sapeurs-pompiers, sous la direction de Régis Reynaud, a joué les hymnes nationaux d’Israël et de France avant que ne débute la série des discours. En cette journée nationale d’hommage et à l’occasion du 70 e anniversaire de la Rafle du Vel’d’Hiv (16 et 17 juillet 1942), il a été rappelé l’arrestation de ces Juifs, demandée par le régime nazi avec l’assentiment du régime français de Vichy.
Quatre-vingt d’entre eux ont ainsi été arrêtés à Boussac, dont une quinzaine d’enfants, le plus jeune n’ayant que 2 ans avant d’être retenus durant trois jours à la Cartoucherie de Boussac, bâtiment désaffecté à l’époque en plein milieu des champs, ne sachant pas qu’ils partiraient vers Nexon, Drancy et finiraient leur triste parcours à Auschwitz.
« De l’Horreur peut naître l’Honneur »
Des consciences se sont ainsi élevées et des personnes ont porté secours et assistance à ces Juifs : un simple devoir d’honneur pour ces quarante-trois Creusois devenus aujourd’hui, « Juste parmi les Nations ». La commune de Boussac leur rend hommage en dévoilant une deuxième stèle sur ce square des Justes parmi les Nations, dessiné par Carole Barrier architecte DPLG de Boussac.
M. Habif, délégué de Yad Vashem, association laïque constituée de bénévoles ‘uvrant pour la mission de mémoire et l’enseignement de la Shoah, a salué ce geste. « Redonner un nom à chacun des déportés permet de ne pas les oublier, a-t-il confié. Les personnes non juives qui ont pu sauver des adultes et des enfants juifs sont remerciées pour avoir fait un devoir d’homme. »
Le colonel Lahav a rappelé que lors de la rafle en Creuse, trois Juifs sont revenus d’Auschwitz : « Il faut se souvenir de la plus terrible des guerres, se souvenir de l’immense souffrance de ces êtres humains qui avaient le droit de vivre, se souvenir des Français qui ont mis leur vie en péril pour sauver des Juifs : tous, maintenant avons le droit de vivre en paix et sérénité. »
Roger Bléron a précisé que le Conseil général s’associait au devoir de mémoire et a demandé aux Boussaquins présents de rappeler aux autres habitants cette histoire peu connue qui s’est déroulée en 1942 sur les terres boussaquines avant d’ajouter qu’« en 2012, en France et ailleurs, le racisme tue toujours ».
La date du 22 juillet est entrée par la « Grande Porte » dans l’Histoire de Boussac avec cette journée d’hommage.
(*) Une cérémonie d’hommage aux Déportés Juifs existait à Boussac depuis 1997, année où le maire M. Devilard et son conseil, avaient fait poser une stèle, rue des Hortensias.
source: http://www.lamontagne.fr/limousin/actualite/departement/creuse/creuse-local/2012/07/27/quand-lhistoire-creusoise-rejoint-lhistoire-1231375.html du 27/07/2012