Sarthe : sauvé à 6 ans de la déportation, il rend hommage à la famille de Justes qui l’a caché

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Dossier n°

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Sarthe : sauvé à 6 ans de la déportation, il rend hommage à la famille de Justes qui l’a caché

Du 12/10/2018

 

 

 

 

 

 

 

20 fleurs et 20 bougies ont été déposées devant la plaque commémorative © Radio France – Jérôme Collin
Henri Joinovici a rendu hommage à Louise et Édouard Cartier, vendredi 12 octobre. 76 ans après l’arrestation de sa famille. Lui seul avait pu échapper à la déportation. Il avait été caché par le couple à Château-du-Loir.

Château-du-Loir, France

Le 12 octobre 1942, Henri Joinovici échappait de justesse à l’arrestation de sa famille juive à Château-du-Loir.

« Ma mère, sentant le danger, m’a mis quelques guenilles et m’a dit de me réfugier chez les Cartier »

, a-t-il témoigné 76 ans après, le vendredi 12 octobre 2018. Au péril de leur vie, Louise et Édouard Cartier ont caché plusieurs enfants juifs pendant quelques semaines. Ils ont été nommés Justes parmi les Nations en 1990. Pour Henri Joinovici, cet hommage annuel est un moment fort et important. C’est aussi un devoir de mémoire et de transmission auprès des plus jeunes.

Un devoir de mémoire

 

Des élèves en primaire et des lycéens sarthois ont assisté à la cérémonie. Ils ont également lu des textes, récité des poèmes racontant l’horreur de la Shoah. Ils ont tous écouté, en silence, le témoignage de Henri Joinovici. « Quand je pense à Monsieur et Madame Cartier, qui n’ont pas hésité une seconde à recueillir des gens dans la détresse, _c’est leur cœur qui a parlé avant leur raison_« , explique-t-il. 

Ce sont des gens extraordinaires. Il faut absolument parler des Justes

« Ils avaient une culture de bonté. Ils ne savaient pas écrire « méchanceté », ce n’était pas dans leur vocabulaire. Voilà le fond de ces gens. C’est un exemple parmi tant d’autres. Il faut absolument reconnaître ces gens là. _Ils m’ont donné beaucoup d’amour et ça a adouci un peu l’état dans lequel je me trouvais_« , poursuit Henri Joinovici. Car la mère, la sœur et le frère d’Henri sont morts dans le camp de déportation et d’extermination d’Auschwitz. 

Après vingt minutes de témoignage, Henri Joinovici est longuement applaudi par les jeunes. Louise, élève en terminale littéraire au lycée Racan à Château-du-Loir, est émue. « Le fait de nous raconter quelque chose qui se passe dans notre ville, à travers son témoignage, on réalise ce qui s’est passé. Je trouve ça important pour que les générations futures s’en souviennent », explique-t-elle.

Jérôme Collin