Les Justes de Notre Dame de Cenilly

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Dossier n°

Les Justes de Notre Dame de Cenilly

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Invitation à la cérémonie de Notre Dame de Cenilly (DR).

 

Pierre et Marthe Lebrun Justes parmi les Nations

 

Le 5 septembre dernier, dans la salle des fêtes de Notre Dame de Cenilly, Michel Harel, Ministre aux Affaires administratives près l’Ambassade d’Israël à Paris remit à titre posthume le Diplôme et la Médaille de Justes aux noms de Pierre et de Marthe Lebrun.
Ces derniers étaient représentés par leurs nombreux petits enfants : 
René Lebrun, Pierre Lebrun, Pierrette Dijou-Lebrun, Jeanine Neel-Lebrun, Luc Lebrun, Jean-Noël Lebrun, Françoise Lebrun, Georges Lebrun…
Cette cérémonie était portée complémentairement par Denis Quesnel, Maire de Notre Dame de Cenilly et par Didier Cerf, Délégué du Comité Français pour Yad Vashem.

 

Synthèse du dossier Yad Vashem :

– « Isaac WOLNERMAN et Frymeta, sont nés en Pologne. Ils se marient à Paris en 1924 et sont naturalisés Français en 1927. Isaac Wolnerman est chapelier boulevard de Ménilmontant, Paris 20e. Le cercle de famille s’élargit avec trois enfants : 
Rose née en 1925, 
Maurice né en 1926 
et Denise née en 1936.

L’aînée, Rose, est sténo-dactylo depuis 1940 chez M. Merlot, papetier rue de Lyon (Paris 12e). Simone JAMARD, née en 1921, est employée de commerce chez ce même papetier. Une profonde amitié lie les deux jeunes filles. Rose connaît bien la mère de son amie.

Avec l’occupation allemande, les conditions de vie à Paris deviennent de plus en plus pénibles. Les juifs sont persécutés.
Au printemps 1943, des policiers français perquisitionnent l’appartement des Wolnerman.
Consciente des dangers, Rose emmène sa petite sœur Denise à Notre Dame de Cenilly (50), chez Pierre et Marthe LEBRUN (Marthe n’est autre que la sœur de Germaine JAMARD).

La famille LEBRUN tient une boulangerie et un café, aidée par leur fils Alfred (23 ans) et par leur nièce Christiane (20 ans). 
Même si des Allemands viennent eux aussi à la boulangerie et au café, les LEBRUN n’hésitent pas. Ce sont des gens de cœur, affectueux, bien décidés à protéger la petite fille qui leur a été confiée et aussi longtemps qu’il le faudra.

Denise porte désormais le faux nom de « Volner », et passe pour la petite fille d’amis parisiens, mise à l’abri des bombardements et des privations.
Elle va à l’école et au catéchisme afin de ne pas éveiller les soupçons. Seuls, l’institutrice Mme LECOMTE et l’Abbé VILLAIN savent que la fillette est juive. »

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Denise Wolnerman à la cérémonie de Notre Dame de Cenilly (DR).

 

« Denise découvre le monde rural. Elle reçoit des nouvelles de ses parents, de petites gâteries et elle-même envoie des cartes à Paris.
Il n’y a pas eu de contribution financière. Bien au contraire et dans la mesure du possible, les LEBRUN envoient des colis alimentaires à Paris.

Après le débarquement du 6 juin 1944, les combats et les bombardements s’intensifient dans la région. Le 26 juillet, les LEBRUN et d’autres réfugiés décident fort heureusement de fuir dans un hameau voisin « La Picanière ».
Une bombe anéantit alors la maison de Cenilly, tuant ou blessant des voisins.
Après quelques jours, la famille LEBRUN repart habiter dans un local de la boulangerie.

Courant septembre 1944, Simone JAMARD vient en stop rechercher Denise. Le retour est mouvementé vers Paris… 
Toute la famille WOLNERMAN se trouve à nouveau réunie, épargnée de la Shoah, à jamais reconnaissante vis-à-vis des LEBRUN. »

 

Denise Wolnerman :

– « Je suis heureuse d’avoir contribué à ce que l’humanisme de Marthe et de Pierre Lebrun soit enfin reconnu. Avec eux j’ai connu la vie de famille, la vie rurale où tout le monde connaît tout le monde…
Jusqu’en 1959, j’ai passé toutes mes vacances à Notre-Dame chez eux.
Après, je ne suis plus revenue, comme pour évacuer cette époque. Je ne voulais pas vivre uniquement dans le passé. Mais j’ai écrit durant quarante ans aux Lebrun… »

 

La Manche Libre :

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(Ph. : Manche Libre / DR).

– « Suivant la cérémonie des Justes qui honora Pierre et Marthe Lebrun, boulangers à Notre Dame de Cenilly qui ont en 1943-1944 caché une petite fille juive, les familles Lebrun et Jamard se sont retrouvées pour une cousinade particulièrement émouvante. 115 cousins venus de partout ont partagé un grand repas de fête dans la salle des fêtes de Notre Dame de Cenilly…
Les petits-enfants des anciens boulangers honorés « Justes parmi les Nations » quelques heures plus tôt, étaient heureux de cette journée de partage et de reconnaissance.
Parmi eux, à la table d’honneur, la fausse « petite cousine de Paris », Denise Wolnerman et son frère Maurice, devenus tous deux membres à part entière de la famille Lebrun-Jamard, de la famille de coeur contre l’injustice. »
(18 septembre 2010).