Deux Justes de 90 ans à Sérignac
Mairie de Sérignac (DR).
L’histoire d’Adolphe Zadek
seul rescapé de sa famille
grâce à Eusébie et à Fanny Llinares
Simona Frankel, Consul général d’Israël :
– « Vous êtes comme une lanterne dans l’obscurité. Vous prouvez aux jeunes générations qu’on peut être capable d’aider les autres sans attendre son dû (…).
Vous avez préféré la tolérance, la générosité et la fraternité à l’indifférence et à l’aveuglement (…).
Vous êtes des gens ordinaires entrés au patrimoine mondial de l’humanité (…).
Le devoir de mémoire arrache d’une seconde mort six millions de juifs sans sépulture. »
Ce discours s’adressait aux époux Llinarès, 90 ans chacun, lors de la cérémonie de remise de diplôme et de médaille de Justes parmi les Nations s’est tenue le 15 octobre 2009 en la Mairie de Sérignac.
Quelle plus belle réponse à la volonté judéocidaire que de se marier, d’avoir des enfants et cinq petits-enfants ? Tous se retrouvèrent donc à Sérignac autour des Justes Llinarès.
Gérard Laudinas :
– « Fanny et Eusébie Llinares, 90 ans, élevés au rang de Justes parmi les Nations. Leur mérite : avoir abrité, élevé et protégé, entre 1943 et 1944, le fils, juif, sans destin, d’un tailleur de Bruxelles que leur avait confié en catastrophe le Secours suisse. Un garçon chétif et craintif qui n’était rien pour le couple Llinares, mais qui n’en devint pas moins l’objet de toute leur attention lorsqu’il s’en allait avec l’insouciance de ses dix-huit ans, donner de l’avoine aux chevaux du domaine, César et Sultan (…).
Sous le mur de photos où Adolphe Zadek, en culottes courtes, gravait son prénom dans la pierre cévenole du Mas de Coste où il était garçon de ferme, il fallait voir les larmes d’émotion écrasées au coin des yeux, mais aussi les regards complices et fraternels échangés entre les époux Llinares et Adolphe, 84 ans. »
(Midi Libre, 16 octobre 2009).
Titre du Midi Libre, 16 octobre 2009, p. 2.
A noter que les deux Justes parmi les Nations n’ont pas seulement été « distingués par le consul d’Israël » mais aussi par Edith Moskovic, déléguée du Comité Français pour Yad Vashem.
Article lié au Dossier 11574