Georgette Franchois naquit à Loon-Plage (Pas-de-Calais). En 1942, âgée de 16 ans, elle partit travailler à Lille comme employée de maison dans une famille juive, les Baran. A l’été, le père de famille décida de chercher en zone sud un refuge pour sa famille, mais fut arrêté à la ligne de démarcation. Le 11 septembre 1942, la police arrêta sa femme et leurs deux fils, Maurice, 10 ans, et Michel, 4 mois, en leur domicile. Ils avaient été conduits à la gare de Fîves où la police regroupait les centaines de Juifs arrêtés le même jour, en vue de leur déportation via la Belgique. Georgette Franchois leur apporta quelques vêtements. Sur place, elle décida de son propre chef de tenter de ramener le petit Maurice à la maison. Avec un aplomb extraordinaire, elle passa devant les divers gardes français et allemands qui encerclaient la gare en tenant le garçonnet par la main. Le soir-même, toujours avec Maurice, elle rejoignit en train Loon-Plage, où ses parents, Marcel et Madeleine Franchois, firent de bon cœur une place au petit juif dans leur très modeste foyer. Quelques mois plus tard, Marcel Franchois trouva la mort en sautant sur une mine. Cette tragédie privait Madeleine et Georgette de ressources, mais elles firent de leur mieux pour protéger Maurice et assurer sa subsistance. Le couple Baran fut gazé dans les camps de la mort. Orphelin, Maurice demeura chez les Franchois. C’est seulement en 1946, après des recherches patientes et obstinées, que la femme qui avait sauvé son petit frère Michel, Eva Durleman (q.v.) retrouva Maurice. Elle prit contact avec une famille juive au cœur généreux, qui adopta les deux seuls survivants de la famille Baran.
Le 29 novembre 1990, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Georgette Vandenabaele et à ses parents Marcel et Madeleine Franchois, le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
Histoire d’un enfant caché du Nord. 18 novembre 2018 16:06:07 |