Allée des Justes à Jérusalem
Allée des Justes à Paris
Simone Chaye vivait à Neuilly avec son mari Adrien, un ingénieur. Elle était engagée au Mouvement national contre le racisme, organisation clandestine fondée par le Parti communiste. En 1942, des activistes de ce mouvement prirent part à une opération qui réussit à faire sortir une soixantaine d’enfants d’un centre d’accueil de l’UGIF, situé rue Lamarck à Paris. L’établissement était surveillé de près par les Allemands mais les liens entre des membres du personnel et des organisations de Résistance permirent ces évasions, puis la remise des enfants à divers organismes qui se chargèrent de leur trouver des familles d’accueil. Simone Chaye avait recherché des familles prêtes à prendre le risque de cacher des enfants juifs, collecté des dons et fourni les indispensables faux papiers d’identité aux petits. Elle convoya ensuite les enfants chez leurs familles d’accueil. En outre, de 1942 à 1944, Simone et Adrien Chaye recueillirent chez eux trois enfants : Madeleine Halpern, deux ans, André Ségal, cinq ans, et Fred Kupferman, six ans, dont les parents avaient été arrêtés et déportés. Plusieurs autres enfants échappés de la rue Lamarck – Joseph Bryks, né en 1930, Jacques Alexandre, né en 1932 et Armand Boruchowicz, né en 1933 – évoquent dans leur témoignage après la guerre leurs fréquents transferts d’une famille d’accueil à une autre, devenus nécessaires chaque fois que la famille était en danger parce que soupçonnée d’appartenir à la résistance communiste. A la Libération, Simone Chaye joua un rôle important dans la création du « Renouveau », une association qui fonda un orphelinat à Montmorency pour les soixante enfants sauvés par le MNCR, et dont les parents avaient été exterminés dans les camps de la mort.
Le 23 septembre 1997, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Simone et Adrien Chaye le titre de Juste parmi les Nations.
Le témoignage
La famille Bryks était composée du père, de la mère et des deux garçons, Joseph né en 37 et Henri né en 39. En 41, le père est déporté en Allemagne dont il ne reviendra pas.
La veille de la rafle du Vel d’Hiv, Madame Bryks est prévenue que la famille est sur la liste. Ils trouvent refuge dans un appartement voisin vide. Au bout de 2 ou 3 semaines, à bout de ressources, elle confie les enfants à l’UGIF et essaye de fuir. En fait, elle sera prise assez rapidement sans que Joseph ait pu avoir d’autres nouvelles. Elle ne reviendra pas non plus.
Lorsque les Allemands, en 43, décident de déporter également les enfants, en commençant par ceux qui n’étaient pas nés en France, une organisation (le MNCR : Mouvement National contre le Racisme) dont Madame Chaye est une des principales animatrices, prend les deux enfants en charge.
Ils sont mis en nourrice chez une veuve, Madame Delisle. L’organisation payait les mensualités.
Les deux enfants sont restés chez cette dame de février 43 à juin 45 et ont ainsi échappé à la déportation.
Cette même organisation a créé le Renouveau, maison d’enfants qui a recueilli à la fin de la guerre une soixantaine d’orphelins.
Henri a pu ainsi poursuivre des études et se réinsérer dans la société.
Mme Chaye a été une des quatre fondatrices de cette maison. En tant que secrétaire générale de l’association qui a fondé le Renouveau, elle a continué à s’intéresser et à s’impliquer dans la marche de cette maison.
Documents annexes
Article de presse – La fléche du renouveau 10/1998 9 décembre 2013 10:41:26 |