Andrée Nicol, Juste parmi les Nations

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Dossier n°

Andrée Nicol, Juste parmi les Nations

Paul et Andrée Waltispurger, Justes parmi les Nations

 

(Mairie de Mérindol, graphisme JEA / DR).

 

La cérémonie de reconnaisance du couple de Justes Waltispurger s’est tenue à la Mairie de Mérindol le vendredi 17 avril 2009.
Leurs médailles et diplômes ont été remis à leurs ayants droits des mains de Robert Mizrahi, délégué du Comité Français pour Yad Vashem.

 

Synthèse du dossier Yad Vashem :

– « Paul et Andrée Waltispurger vivaient avec leurs quatre filles à l’École Régionale d’Agriculture d’Yvetot. Paul y remplissait les fonctions d’agent-comptable.

Liliane est née le 29 juillet 1940 à Paris XIVe, de parents Juifs polonais émigrés à Paris, Szymon Zajdow et de Chaja Sura née Syna.
Avec l’occupation, le père Szymon est arrêté et la mère, seule avec son bébé, doit travailler pour que toutes deux survivent. 
A l’âge d’un an et demi, Liliane est confiée au couple Charles de Combes-la-Ville . Le bébé y restera près d’une année, appelant M. et Mme Charles, « Parrain » et « Marraine ».
Les Charles ont fini par se lier d’amitié avec Chaja Sura et considèrent Liliane comme leur propre fille.

Hélas, Chaja Syna est arrêtée le 4 décembre 1942 et internée pendant 6 mois à la prison de la Roquette avant d’être envoyée à Drancy puis déportée sans retour vers Auschwitz le 2 septembre 1943. 
Après cette tragique arrestation de sa mère, l’enfant est confiée à une œuvre protestante et conduite à Yvetot chez Paul et Andrée Waltispurger. Elle est comme une cinquième fille « tombée du ciel » dans ce foyer. Liliane a 2 ans et demi.

 

Marcelle Waltispurger se remémore : 
« Une nuit de 1942, une dame est arrivée chez nous avec une petite fille. Je me souviens que l’on m’a retirée de mon lit et qu’on y a couché à ma place la petite fille. Le lendemain matin, assise à notre table, j’ai découvert cette fillette toute frisée, devant un grand bol de lait et une pomme ».
Marguerite, une autre fille Waltispurger, rappelle les explications de ses parents : 
« Ils m’avaient dit : les Allemands font du mal aux Juifs, c’est pour cela que nous avons pris Liliane avec nous, pour la protéger (…). Si jamais on vous demande qui est cette petite fille, dites simplement que c’est une petite sœur tombée du ciel ».

Après guerre, Paul et Andrée Waltispurger effectuent de longues recherches, en vue d’adopter Liliane, orpheline. Ils apprennent que M. et Mme Charles sont animés des mêmes intentions. 
Un jugement du Tribunal Civil d’Yvetot tranche en faveur de M. et Mme Charles. En conséquence, Liliane retourne chez ces derniers.

 

En 1946, elle apprend néanmoins que son père a survécu à la déportation. A six ans, elle le retrouve pour la première fois. Elle découvre alors qu’elle ne s’appelle pas Liliane Syna mais Liliane Zajdow. Néanmoins, elle continue à grandir chez M. et Mme Charles. A ses 14 ans, elle rejoint enfin son père qui vit à Varsovie, s’y est remarié et a un enfant de 7 ans.

Liliane poursuit ses études comme pensionnaire à Poznan (Pologne) et lorsque son père part vivre en Australie en 1958, elle ne rêve que de « rentrer en France ». Son vœu sera exaucé en 1971 avec son diplôme d’ingénieur en technologie laitière.
En 1976, elle est engagée à l’Office National des Anciens Combattants en qualité d’agent administratif au Service Social.

Entretemps, en 1965, les Waltispurger s’installèrent à Mérindol. Andrée meurt en 1983 et Paul en 2001.

 

En 2005, Liliane Zajdow s’éteint à son tour. Mais avant sa disparition, elle avait entamé une procédure de reconnaissance des Justes pour ceux qui l’avaient sauvée de la Shoah. 
Annick, la fille de Liliane, a repris le flambeau quand elle découvrit ce dossier après le décès de sa maman. Elle l’a porté jusqu’à cette reconnaissance comme Justes parmi les Nations. »